Des négociations décisives à Jeddah
Les représentants des États-Unis et de l’Ukraine se sont réunis ce mardi 11 mars 2025 à Jeddah, en Arabie saoudite, pour des discussions cruciales sur la guerre opposant Kiev et Moscou. À l’issue des pourparlers, Washington a annoncé la reprise « immédiate » de son aide militaire à l’Ukraine et du partage d’informations stratégiques, suspendus depuis début mars.
Dans une déclaration commune, l’Ukraine a également validé une proposition américaine de cessez-le-feu de 30 jours avec la Russie, ouvrant la voie à d’éventuelles négociations de paix. Par ailleurs, les deux parties ont indiqué vouloir conclure « dès que possible » un accord sur l’exploitation des minerais ukrainiens, une ressource stratégique pour l’industrie militaire et technologique occidentale.
Un tournant dans le conflit ?
Ce revirement intervient quelques jours après un échange tendu entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky à Washington, illustrant les divisions persistantes entre les alliés sur la conduite à tenir face à Moscou.
Selon Mike Waltz, conseiller américain à la sécurité nationale, les discussions à Jeddah ont marqué une avancée majeure :
« Nous sommes passés de la question de savoir si la guerre va se terminer à celle de savoir comment elle va se terminer. »
De son côté, Volodymyr Zelensky a souligné que l’Ukraine voyait « positivement » la trêve proposée, tout en insistant sur un rôle clé des États-Unis :
« Les États-Unis doivent convaincre la Russie de l’accepter. »
Cette position laisse entendre que Kiev reste méfiant quant à la volonté réelle de Moscou de respecter un cessez-le-feu, sans garanties de sécurité supplémentaires.
Un soutien international renforcé
À Paris, le président français Emmanuel Macron a appelé ses alliés à passer à la planification des garanties de sécurité pour l’Ukraine en cas d’accord avec la Russie. Selon l’Élysée, la priorité est désormais de définir un cadre précis pour empêcher toute nouvelle agression de Moscou à l’avenir.
« Il faut aujourd’hui passer du concept au plan pour définir des garanties de sécurité crédibles. »
Cette déclaration s’inscrit dans un contexte de rapprochement stratégique entre Washington et Moscou, qui inquiète certains pays européens favorables à un soutien inconditionnel à l’Ukraine.
La balle dans le camp de Moscou
La question principale reste désormais la réaction de Vladimir Poutine à cette initiative. Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a affirmé que l’Ukraine était prête à entamer immédiatement des négociations avec la Russie, mettant la pression sur le Kremlin pour qu’il accepte la trêve proposée.
« La balle est maintenant dans le camp de la Russie. »
Pour concrétiser cette dynamique diplomatique, les États-Unis et l’Ukraine vont nommer des négociateurs dédiés aux discussions de paix, avec pour objectif d’aboutir à un accord garantissant la sécurité à long terme de Kiev.
Des perspectives incertaines
Si ces avancées marquent un tournant, plusieurs obstacles demeurent :
- La position de la Russie, qui n’a pas encore officiellement réagi à la proposition de trêve.
- L’avenir de l’aide militaire américaine, qui pourrait être remis en question selon l’évolution des négociations.
- Les divergences au sein de l’OTAN, entre partisans d’une paix rapide et ceux qui privilégient un soutien militaire prolongé à Kiev.
Pour l’heure, ce cessez-le-feu de 30 jours, s’il est accepté par Moscou, pourrait offrir un répit aux populations civiles et amorcer une nouvelle phase diplomatique dans un conflit qui dure depuis plus de trois ans.