La cité de Walikale-centre, dans le Nord-Kivu, est plongée dans la terreur et la psychose ce samedi 22 mars 2025, au lendemain de violents affrontements entre les rebelles de l’AFC/M23 et les miliciens Wazalendo. Les combats, survenus vendredi, ont duré près de quatre heures, de 15h00 à 18h00, laissant la cité sous le contrôle des forces de l’AFC/M23.
Des groupes d’autodéfense locaux émergent
D’après des sources locales contactées par MonJournal.co , les miliciens Wazalendo ayant attaqué la cité seraient en grande partie constitués de jeunes de Walikale-centre. Leur origine exacte ainsi que leur destination après les combats restent inconnues, ce qui alimente l’incertitude parmi les habitants.
« Ce sont des jeunes de la cité qui se sont constitués en groupe d’autodéfense. Personne ne sait d’où ils sont venus ni encore leur destination après les combats », ont rapporté ces sources.
Des civils réfugiés sous la menace d’un ultimatum
À la suite de ces affrontements, de nombreux civils qui n’ont pas pu fuir la cité se sont réfugiés à l’hôpital général de référence de Walikale-centre et à la base de Médecins sans frontières (MSF). Cependant, les rebelles de l’AFC/M23 ont donné un ultimatum de trois jours à ces déplacés pour qu’ils regagnent leurs quartiers, un ordre perçu comme une tentative de les utiliser comme boucliers humains.
« Certains habitants considèrent cet ultimatum comme une volonté pour les rebelles de les utiliser comme bouclier humain, car ils savent que les Wazalendo n’ont pas encore dit leur dernier mot », a confié une autre source.
Bombardements de l’armée congolaise
Malgré le calme apparent de ce samedi, l’armée congolaise a intensifié ses opérations aériennes contre les positions rebelles. Un avion de chasse Soukhoï a bombardé à deux reprises, en fin de matinée, l’aérodrome de Kigoma et le pont sur la rivière Lowa. Vendredi déjà, cet aérodrome, où les rebelles de l’AFC/M23 avaient érigé une garnison, avait été ciblé par des bombardements de drones et d’avions de chasse.
Les frappes de vendredi sont survenues peu après l’atterrissage d’un aéronef dont l’origine, la destination et le contenu demeurent inconnus. L’avion n’a stationné qu’une demi-heure à l’aérodrome de Walikale avant de repartir.
La situation à Walikale reste extrêmement tendue, entre la menace persistante des combats et l’incertitude sur le sort des civils coincés dans cette zone de conflit.