Hier soir, le 23 janvier, l’accès à Internet a été coupé dans la ville de Goma et ses environs, plongeant des milliers de personnes dans une situation d’isolement numérique. Cette mesure, souvent justifiée par des impératifs sécuritaires, a des répercussions graves sur la vie des habitants et sur la circulation de l’information dans une région déjà marquée par des tensions.
Privés d’Internet, les habitants de Goma se retrouvent confrontés à une amplification de la désinformation et à la propagation de rumeurs, faute d’accès à des sources fiables. Dans ce contexte, de nombreux Congolais ont dû se tourner vers des cartes SIM de l’opérateur MTN du Rwanda, utilisables près de la frontière ou dans certaines zones au nord de la ville. Si cette alternative témoigne de la résilience de la population, elle soulève aussi des questions de souveraineté numérique et de sécurité des données, alors que ces communications transitent par des réseaux étrangers.
Pour les journalistes, cette coupure complique considérablement le travail d’information. Sans accès à Internet, il devient difficile de vérifier les faits, de collecter des témoignages ou de publier des contenus en temps réel. Cette restriction met également en danger ceux qui couvrent la situation sur le terrain, en les privant de moyens de communication essentiels pour assurer leur sécurité.
Cette mesure soulève une interrogation majeure : s’agit-il d’une initiative destinée à garantir la sécurité nationale ou d’un moyen de contrôler l’information dans une période de crise ? Sans explications claires de la part des autorités, les doutes et les frustrations continuent de croître parmi la population et les acteurs concernés.
Il est impératif de rappeler que l’accès à Internet est un droit fondamental, indispensable pour garantir la transparence, la liberté d’expression et l’accès à une information fiable. Face à une situation déjà complexe, priver une région de ce lien essentiel ne fait qu’accentuer les tensions et isoler davantage une population qui mérite d’être entendue.
