Le gouvernement rwandais a réagi aux sanctions imposées par le Royaume-Uni, en lien avec l’escalade du conflit dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC). Ces sanctions font suite au soutien de l’armée rwandaise aux rebelles du M23, qui ont conquis d’importantes zones, notamment Goma et Bukavu.
Le Rwanda fustige une prise de position du Royaume-Uni
Dans un communiqué officiel publié ce mardi 25 février 2025, le ministère rwandais des Affaires Étrangères, dirigé par Olivier Nduhungirehe, estime que Londres a pris parti dans le conflit et que ces sanctions n’aident pas à une résolution durable de la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC.
« Les mesures punitives annoncées aujourd’hui par le gouvernement britannique en réponse au conflit dans l’est de la RDC – où le Royaume-Uni a désormais clairement choisi son camp – sont regrettables. Il est déraisonnable d’attendre du Rwanda qu’il compromette sa sécurité nationale et la sécurité des Rwandais », affirme le communiqué.
Kigali accuse Kinshasa de prolonger le conflit
Le gouvernement rwandais rejette la responsabilité de la crise sur la RDC, affirmant que le gouvernement congolais ne protège pas ses citoyens et que les attaques répétées contre les Banyamulenge au Sud-Kivu ont exacerbé les tensions.
« Le fait de ne pas tenir le gouvernement de la RDC responsable des attaques répétées contre ses propres citoyens, notamment des bombardements indiscriminés des villages Banyamulenge, encourage la RDC à redoubler d’efforts sur la voie militaire, prolongeant ainsi le conflit et les souffrances des civils. »
Kigali affirme qu’il continuera à exiger des garanties de sécurité de la part de la RDC et de la communauté internationale, qui selon lui, n’ont pas encore été fournies.
Les sanctions britanniques contre le Rwanda
Le Royaume-Uni a annoncé plusieurs mesures contre Kigali, notamment :
- Limitation des activités de promotion commerciale avec le Rwanda
- Suspension de l’aide financière bilatérale directe, à l’exception des fonds destinés aux populations vulnérables
- Coordination avec d’autres partenaires pour d’éventuelles nouvelles sanctions
- Suspension de l’aide future à la formation militaire rwandaise
- Révision des licences d’exportation pour la Force de défense rwandaise
Londres appelle à un cessez-le-feu immédiat
Ces sanctions interviennent après la visite du ministre britannique des Affaires Étrangères en RDC et au Rwanda, les 21 et 22 février 2025. À Kinshasa et Kigali, il a rencontré les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame, leur rappelant qu’« il ne peut y avoir de solution militaire au conflit » et exigeant un cessez-le-feu immédiat.
Le Royaume-Uni exhorte les deux pays à s’engager « de manière sincère et de bonne foi » dans les initiatives de paix menées par l’Union africaine, la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) et la SADC. Londres appelle également à la mise en œuvre des engagements pris lors du sommet conjoint du 8 février dernier.