En ce 17 mars 2025, la République Démocratique du Congo (RDC) se retrouve au centre des discussions internationales avec une proposition stratégique majeure : un partenariat avec les États-Unis, mêlant accès aux minerais critiques (cobalt, lithium, cuivre) et soutien militaire contre le M23 dans l’Est.
Alors que les pourparlers de Luanda avec le M23 s’ouvrent demain, retour sur les derniers développements et les réactions des médias internationaux.
Résumé des faits
Depuis la prise de Goma et Bukavu par le M23 en février et mars 2025, Kinshasa cherche des alliés pour stopper l’avancée rebelle, largement attribuée au soutien militaire du Rwanda.
Le 9 mars, le sénateur congolais Pierre Kanda Kalambayi a adressé une lettre au secrétaire d’État américain Marco Rubio, proposant un accord stratégique : en échange d’un accès privilégié aux minerais, les États-Unis formeraient et équiperaient l’armée congolaise pour sécuriser les routes minières.
Le 10 mars, le Département d’État américain a répondu positivement, évoquant sa volonté d’explorer des partenariats miniers.
Depuis, une délégation congolaise menée par André Wameso, conseiller de Félix Tshisekedi, a multiplié les contacts à Washington, pendant que Tshisekedi évoquait cette option lors de sa visite en Angola le 11 mars.
Revue des réactions médiatiques
Presse internationale : entre optimisme et scepticisme
France 24 (14 mars) : « Trump to DR Congo’s Rescue ? »
L’article met en avant l’attrait des minerais congolais pour l’industrie des batteries aux États-Unis, tout en soulignant des doutes sur la rapidité de mise en œuvre d’une assistance militaire.
BBC (12 mars) : « Could Kinshasa Strike a Minerals Deal with the US ? »
Le porte-parole congolais Patrick Muyaya parle d’un partenariat gagnant-gagnant, mais des analystes, comme Stephanie Wolters, jugent qu’une présence militaire américaine en RDC est improbable.
Al Jazeera (13 mars) : « Is The Congo At The Crossroads of Minerals Diplomacy ? »
L’article met en garde contre le risque d’une escalade régionale, le Rwanda étant marginalisé par cet accord potentiel.
Forbes (13 mars) : « Minerals Diplomacy in Africa »
Si cet accord pourrait sécuriser l’approvisionnement des États-Unis, Forbes rappelle que la corruption persistante en RDC pourrait être un obstacle majeur.
Presse congolaise : entre espoir et prudence
Radio Okapi relaie les déclarations enthousiastes de Félix Tshisekedi, promettant que « les richesses congolaises bénéficieront enfin aux Congolais ».
En revanche, l’opposition s’inquiète d’une « vente du pays », redoutant une mainmise américaine sur les ressources stratégiques de la RDC.
Tendances et thèmes récurrents
Sécurité et ressources : La presse internationale lie systématiquement cet accord minier à la crise sécuritaire avec le M23. Les minerais deviennent un levier diplomatique pour obtenir une aide militaire.
Doutes sur la faisabilité : Plusieurs médias évoquent les délais de mise en œuvre, rappelant les échecs passés d’interventions militaires étrangères en RDC.
Rivalité régionale : Certains analystes voient dans cette initiative un moyen pour les États-Unis de contrer l’influence du Rwanda, accusé de piller les minerais congolais via le M23.
Un impact local encore peu abordé : Peu de médias évoquent les conséquences pour les populations locales ou les conditions d’extraction des minerais.
À quoi s’attendre ?
À la veille des pourparlers de Luanda, ce deal minier avec les États-Unis reflète la volonté de la RDC de diversifier ses alliances face à une crise sécuritaire qui s’enlise.
Les enjeux sont majeurs :
- Un tel accord pourrait modifier les rapports de force dans la région.
- Mais à quel prix pour la souveraineté congolaise et la paix durable ?
Les prochains jours seront décisifs, avec :
- La réponse officielle des États-Unis
- L’issue des négociations de Luanda avec le M23
Affaire à suivre.