Kinshasa, 31 mars 2025 – Le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, a rappelé au gouvernement l’urgence d’organiser une table ronde nationale sur l’appropriation collective du Genocost ainsi que la nécessité de finaliser le cadre normatif et les lois sur la justice transitionnelle. Cette directive a été donnée lors de la 37ᵉ réunion du Conseil des ministres, tenue le 28 mars 2025.
Une volonté de justice et de mémoire
Le Chef de l’État a souligné que cette démarche est conforme aux engagements nationaux et internationaux de la RDC et vise à apporter une réparation historique aux victimes des tragédies humaines qui ont frappé le pays.
« Il est désormais impérieux d’œuvrer pour la reconnaissance internationale des crimes commis en RDC, qui relèvent sans équivoque de crimes contre l’humanité, voire d’actes de génocide dans plusieurs cas documentés », a affirmé le président Tshisekedi.
Dans ce cadre, le gouvernement doit finaliser plusieurs textes législatifs essentiels, notamment :
✔️ Le décret sur l’application de la loi de 2022 protégeant et réparant les victimes de violences sexuelles liées aux conflits.
✔️ L’arrêté fixant les modalités de gestion du compte unique consolidé pour les réparations.
✔️ Les projets de lois organiques sur la justice transitionnelle et la politique nationale de mémoire.
Ces textes, élaborés avec le concours d’experts et d’institutions comme la Commission Interinstitutionnelle d’Aide aux Victimes et d’Appui aux Réformes (CIA-VAR) et le FONAREV, ont déjà été soumis au gouvernement. Félix Tshisekedi a exigé leur finalisation dans un délai de 30 jours.
Une table ronde pour mobiliser la nation
Pour sensibiliser et impliquer toutes les couches de la société, une table ronde nationale se tiendra à Kinshasa du 31 mars au 3 avril 2025, sous le thème :
🟢 « Engageons-nous à l’appropriation collective du Genocost, à la reconnaissance internationale du génocide commis en RDC et à la promotion de la culture de la paix. »
Cet événement réunira des représentants politiques, sociaux, culturels et communautaires afin de :
✔️ Réveiller la conscience nationale face aux atrocités subies par la RDC.
✔️ Renforcer la solidarité patriotique et contrer la manipulation des forces extérieures.
✔️ Mobiliser la jeunesse pour préserver la mémoire historique et lutter contre la désinformation.
Le Président a rappelé que depuis 2022, chaque 2 août est une journée nationale de commémoration en hommage aux victimes des massacres, déplacements forcés et autres exactions subies par le peuple congolais. Il a également insisté sur la nécessité d’une reconnaissance internationale du Genocost, au même titre que d’autres génocides commis dans l’histoire.
Un contexte marqué par la guerre à l’Est
Cette initiative intervient alors que la RDC fait face à une agression persistante de son territoire par le Rwanda et ses alliés du M23. Depuis plusieurs décennies, la guerre dans l’Est du pays a causé des millions de morts, mais sans reconnaissance mondiale comparable à d’autres génocides, comme celui des Tutsis au Rwanda.
Avec cette table ronde et la mise en place d’un cadre normatif, Félix Tshisekedi veut inscrire le Genocost dans la mémoire collective, non seulement comme une exigence de justice, mais aussi comme un outil de mobilisation pour l’avenir du pays.