
Ce 9 juin 2025 dans une déclaration officielle transmise à la presse ce lundi, le procureur général près la Cour de cassation a livré les premières conclusions de l’instruction ouverte à l’encontre du ministre de la Justice, Constant Mutamba. Selon le magistrat, les explications fournies par le ministre lors des récentes auditions « n’ont apporté aucun élément de nature à infirmer les faits mis à sa charge ».
Au contraire, précise le procureur, « elles ont permis de mieux comprendre et d’étayer les accusations portées contre lui ».
Cette prise de position marque un tournant important dans ce dossier à haute sensibilité politique. L’enquête, qui porte sur des faits présumés graves dont la nature exacte n’a pas encore été officiellement révélée, a conduit à plusieurs jours d’auditions intensives menées dans le respect des droits de la défense, selon le parquet.
Selon une source judiciaire proche du dossier, les éléments recueillis auraient « consolidé la matérialité des faits » à charge du ministre, notamment par des recoupements d’informations, des documents et des témoignages convergents.
Jusqu’ici, le ministre Constant Mutamba n’a fait aucune déclaration publique en réaction à cette position du procureur. Son entourage évoque une « machination politique », sans pour autant fournir de preuves concrètes. Il continue d’exercer ses fonctions au sein du gouvernement, même si des voix s’élèvent dans l’opinion pour réclamer sa démission ou, à tout le moins, sa suspension temporaire, le temps que la justice fasse son travail.
Sauf retournement de situation, l’affaire devrait connaître de nouveaux développements dans les prochains jours.
Dans un contexte politique tendu, cette affaire vient s’ajouter à une série de dossiers judiciaires impliquant des hauts responsables publics, signe d’un climat de justice sous pression, mais aussi d’une volonté affirmée de transparence, selon certains observateurs.
L’opinion nationale reste suspendue aux suites de ce dossier, dont les implications pourraient être lourdes tant sur le plan judiciaire que politique.
Faustin DUNIA CHANÇARD
Journaliste de paix