Après le sommet conjoint EAC-SADC tenu cette semaine, le président rwandais Paul Kagame a tenu des propos fermes à l’égard de la République démocratique du Congo (RDC), rejetant toute responsabilité dans la crise sécuritaire qui secoue l’est du pays.
Kagame accuse la RDC d’être responsable du conflit
Dans son intervention, Paul Kagame a souligné que la RDC ne pouvait pas imposer le silence au Rwanda alors qu’elle, selon lui, « monte un problème de sécurité » contre son pays. « Personne ne peut nous dire de la fermer », a-t-il martelé, affichant une posture de défiance face aux accusations portées contre Kigali.
Le président rwandais a également rappelé que son pays avait, à plusieurs reprises, cherché à dialoguer avec Kinshasa afin de résoudre les tensions. « Nous supplions la RDC et ses dirigeants depuis longtemps, nous avons partagé nos problèmes et demandé à la RDC de les aborder, et ils ont refusé », a-t-il affirmé.
Une guerre aux origines profondes ?
Paul Kagame a insisté sur le fait que le conflit actuel en RDC serait le résultat d’une guerre ethnique latente, qui, selon lui, aurait été entretenue par Kinshasa. « Ce qui se passe là-bas, c’est une guerre ethnique qui se prépare depuis longtemps, déniant les droits des gens et attaquant ensuite le Rwanda », a-t-il avancé, mettant en cause la politique congolaise vis-à-vis de certaines communautés.
Il a ainsi exhorté la RDC à « reconnaître les droits des gens et faire un pas pour résoudre le problème », insistant sur le fait que Kigali ne pouvait pas assumer seul un conflit qu’il estime imposé par Kinshasa.
Un appel à une solution durable
Alors que les tensions entre Kigali et Kinshasa restent à leur paroxysme, Paul Kagame a appelé à un véritable changement dans la gestion de cette crise par la communauté internationale. « Utilisons cette réunion d’une manière qui tiendra sérieusement compte de toutes ces questions et trouvons une solution durable », a-t-il plaidé.
Les propos du président rwandais risquent de raviver les tensions entre les deux pays, alors que Goma est désormais sous contrôle du M23, un groupe rebelle accusé d’être soutenu par Kigali.
Alors que la situation humanitaire en RDC continue de se détériorer, notamment avec plus de 3 000 morts et des milliers de déplacés à Goma, la communauté internationale est appelée à trancher dans cette crise qui menace l’ensemble de la région des Grands Lacs.
