RDC : Les jeunes filles enceintes désormais autorisées à poursuivre leurs études

Faustin Dunia
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Le gouvernement congolais, à travers le ministère de l’Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST), a adopté une nouvelle politique autorisant les jeunes filles enceintes à continuer leur scolarité. Cette mesure vise à lutter contre la stigmatisation, l’exclusion scolaire et à favoriser l’égalité des chances pour toutes les filles, quelles que soient leurs situations.

Autrefois, en République démocratique du Congo, une élève tombant enceinte pendant l’année scolaire était automatiquement exclue de l’établissement. Cette exclusion entraînait souvent une rupture définitive avec le système éducatif, aggravée par une forte pression sociale et familiale. Aujourd’hui, les autorités affirment vouloir rompre avec cette pratique qu’elles jugent discriminatoire.

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La décision suscite cependant des débats. Parmi les voix critiques, celle de Muyisa Christian, enseignant, éducateur social et cadre du mouvement citoyen Filimbi, qui a publié une tribune exprimant son désaccord.

« Depuis l’indépendance de la RDC, une élève tombant enceinte était exclue de l’école pour des raisons morales et disciplinaires. Cette pratique, bien que sévère, jouait un rôle préventif », écrit-il.

Il estime que la nouvelle mesure risque de fragiliser davantage la discipline scolaire, déjà affaiblie selon lui par l’influence des modèles occidentaux.

« Cette décision aura un impact psychologique sur les autres élèves, en plus des complications liées aux grossesses. Cela risque d’encourager la délinquance, la prostitution juvénile et les grossesses précoces », ajoute-t-il, plaidant pour une approche plus adaptée au contexte culturel congolais.

Muyisa soulève également des interrogations sur les sanctions à l’encontre des auteurs des grossesses, parfois des enseignants ou des camarades de classe. Il appelle à une réflexion plus approfondie et adaptée aux réalités locales.

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Du côté du gouvernement, cette politique s’inscrit dans une logique de protection des droits des filles et de promotion de l’éducation inclusive. Des mesures d’accompagnement psychosocial et médical sont en cours d’élaboration, selon certaines sources au sein du ministère de l’Éducation.

La question divise donc l’opinion publique entre partisans de la protection des droits des filles et défenseurs de la rigueur éducative. Le débat reste ouvert.

Faustin DUNIA CHANÇARD

Journaliste de paix

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