
C’est une date déjà qualifiée d’historique pour la République démocratique du Congo. Le procès de l’ancien président Joseph Kabila s’ouvre ce vendredi 25 juillet 2025 devant la Haute Cour militaire à Kinshasa. L’ancien chef de l’État, qui a dirigé le pays de 2001 à 2019, devra répondre de lourdes accusations dont trahison, crimes de guerre et soutien présumé à la rébellion de l’Alliance Fleuve Congo/M23 (AFC/M23).
Cette comparution intervient deux mois après la levée de son immunité parlementaire par le Sénat, le 22 mai dernier. Une décision sans précédent dans l’histoire politique congolaise, qui a ouvert la voie à des poursuites judiciaires contre celui qui fut pendant près de deux décennies l’un des hommes les plus puissants du pays.
Selon l’acte d’accusation, Joseph Kabila aurait, après son mandat, apporté un soutien logistique et financier à des groupes armés opérant dans l’est du pays, notamment l’AFC/M23, impliqué dans des exactions dans l’Est de la RDC.
Les procureurs militaires l’accusent également d’avoir compromis la souveraineté nationale en entretenant des liens secrets avec des puissances étrangères et des chefs rebelles.
Le procès se tiendra sous haute sécurité et devrait durer plusieurs semaines selon certaines indiscrétions. De nombreux observateurs médias nationaux et internationaux ont d’ores et déjà annoncé leur disponibilité pour la couverture, estimant que cette affaire pourrait marquer un tournant dans la lutte pour la justice sociale.
Les partisans de celui que les congolais appellent RAISI dénoncent une “persécution politique”, tandis que ses détracteurs réclament justice au nom des victimes des conflits qui ont ensanglanté l’Est de la RDC depuis deux décennies.
Faustin DUNIA CHANÇARD
Journaliste de paix