La Fédération des Entreprises du Congo (FEC) tire la sonnette d’alarme face aux violences et pillages subis par ses membres lors de l’entrée des rebelles de l’AFC/M23 dans plusieurs entités du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Dans un communiqué, le patronat congolais alerte sur les restrictions à la libre circulation du personnel, des biens et des services, entraînant un coup dur pour le secteur privé et un recul du climat des affaires.
Pillages, destructions et spoliations
Selon la FEC, de nombreuses entreprises ont été purement et simplement détruites ou pillées depuis l’arrivée des rebelles dans les zones occupées. Dans le Sud-Kivu, la BRALIMA S.A. a vu la totalité de ses biens et matières premières emportés ou détruits à Bukavu. La société CJX MINERALS SARL, acquise en 2017 par Joseph Maombi Kazibaziba (un des vice-présidents nationaux de la FEC), a également subi des pillages, avec le vol de véhicules, de produits miniers, ainsi que l’occupation de ses installations professionnelles.
« Dans plusieurs entreprises, les pertes sont totales : pillages, destructions et spoliations. Les biens, matières premières et marchandises ont été emportés ou détruits », précise la FEC.
Restrictions à la libre circulation
Au-delà des dommages matériels, la FEC s’inquiète des barrières et entraves qui empêchent le personnel de se rendre sur leur lieu de travail. Cette situation perturbe gravement les activités économiques et met en péril les emplois :
« À ce jour, certains points d’exploitation de nos membres ont dû fermer leurs portes, leur personnel demeure cloîtré à domicile, dans l’impossibilité d’exercer leurs fonctions », souligne la FEC.
Cette crise touche autant la circulation locale que provinciale, interprovinciale et même nationale, portant un coup sévère à l’environnement des affaires et réduisant les opportunités d’emploi.
Le secteur privé, pilier du développement
La FEC rappelle que le secteur privé joue un rôle essentiel dans la croissance économique, la création de richesses et d’emplois, ainsi que dans le développement social et environnemental du pays. Elle regrette que les rebelles ne reconnaissent pas l’apport crucial de ces entreprises, dont la destruction risque de freiner davantage l’essor économique de la RDC.
« Pour autant, le secteur privé demeure un pilier du bien-être des communautés, un moteur de prospérité et un levier du développement », insiste la FEC, qui réclame la protection des entreprises et de leurs travailleurs.
Un appel à la fin des exactions
Fin février, le Groupe de Travail Thématique Mines et Hydrocarbures de la société civile du Sud-Kivu avait déjà alerté sur le pillage ciblé de l’entité de traitement CJX Minerals dans la nuit du 19 au 20 février 2025 par des éléments de l’AFC/M23. Ces derniers auraient, selon la société civile, enlevé et fait disparaître les agents de sécurité, avant de désactiver les caméras de surveillance.
Face à ces exactions, la FEC en appelle à la responsabilité de tous les acteurs pour mettre fin aux violences, permettre la reprise des activités et préserver les investissements essentiels à la relance économique de la RDC.