Le 14 mars 2025, à travers un communiqué officiel, Moïse Katumbi, opposant congolais et président du parti politique Ensemble pour la République, actuellement en exil, a réitéré son appel à un dialogue inclusif pour mettre fin à la crise qui ravage l’Est de la République Démocratique du Congo. Cet appel survient dans un contexte où la population congolaise souffre depuis plusieurs années des conséquences des conflits internes, exacerbés par des forces étrangères, notamment le M23, soutenu par le Rwanda.
Katumbi, dans son communiqué, rappelle un événement marquant : le 8 novembre 2022, son appel à la communauté internationale, et plus spécifiquement à l’Angola, un partenaire fiable et impartial, pour jouer un rôle central dans la résolution de la crise. Selon lui, si ses recommandations avaient été suivies à l’époque, bien des souffrances auraient été évitées pour le peuple congolais. Pourtant, après plus de deux ans, la situation semble à peine évoluer, alimentant le scepticisme et la frustration des Congolais.
Un des points centraux du communiqué est l’hommage rendu à João Lourenço, le président de l’Angola, pour ses efforts de médiation incessants, menant à une avancée vers une solution de paix. Katumbi exprime également sa reconnaissance envers les leaders de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC), ainsi que les responsables religieux congolais, notamment ceux de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et de l’Église du Christ au Congo (ECC), pour leur rôle actif dans le processus de paix.
Mais ce n’est pas tout. Moïse Katumbi va plus loin en prenant acte des appels croissants à un dialogue véritablement inclusif. Une démarche qui, selon lui, représente l’unique possibilité de sortir du cycle interminable des conflits violents. Le leader politique réaffirme sa position contre toute solution de compromis, soulignant que seuls un dialogue sincère et transparent, impliquant toutes les parties prenantes, pourra poser les bases d’une paix durable.
Pourtant, cette déclaration ne manque pas de susciter des interrogations. Katumbi, toujours en exil, prône aujourd’hui un dialogue direct entre les autorités de Kinshasa, les forces d’opposition armée et non armée, ainsi que la société civile. Mais peut-on réellement envisager un dialogue sincère et constructif sous l’égide des médiateurs régionaux alors que certains acteurs régionaux, à l’instar du Rwanda, continuent de mener des actions contre la souveraineté congolaise ? Katumbi semble placer de grands espoirs dans les négociations, mais avec une paix toujours plus éloignée, la question se pose : est-ce un espoir de réconciliation ou une tentative désespérée de maintenir une pression sur le gouvernement de Kinshasa ?
Dans tous les cas, Katumbi annonce sa disponibilité à participer activement à ce dialogue, affirmant que seul un cadre constructif et une volonté politique ferme pourront offrir aux Congolais une solution viable, durable et, surtout, juste.
Ce communiqué marque-t-il un tournant pour la RDC ou simplement une énième déclaration sans lendemain? L’avenir de la paix en RDC dépendra des actes, pas seulement des mots.
