L’ancien président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, amorce une restructuration majeure de son parti, le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD). Deux jours auparavant, une réunion stratégique du bureau politique s’est tenue à Kinshasa, marquant une nouvelle étape pour l’ex-parti présidentiel.
Aubin Minaku prend les rênes du parti
C’est Aubin Minaku, récemment désigné vice-président du PPRD, qui a présidé la réunion en intérim de Joseph Kabila. L’ancien président, toujours en exil, lui a confié la mission de relancer les activités du parti et de préparer l’avenir politique du PPRD.
Parmi les premières décisions majeures :
- Création d’une cellule d’analyse et de prospective, un laboratoire d’idées rattaché au bureau politique et au secrétariat permanent.
- Nominations à venir pour combler quatre des six postes de secrétaires permanents adjoints toujours vacants.
- Réorganisation du parti au niveau provincial pour renforcer son implantation en vue des élections générales de 2028.
- Refonte et professionnalisation de la cellule de communication afin d’améliorer la visibilité du parti sur le plan national et international.
« Nous devons être en mesure d’évaluer toutes les hypothèses possibles concernant la marche du pays », a expliqué Aubin Minaku, soulignant l’importance d’une réflexion stratégique pour l’avenir du PPRD.
Un parti en « résistance » face au régime actuel
Le PPRD se positionne désormais comme un parti de résistance face au pouvoir de Félix Tshisekedi. Aubin Minaku dénonce une « dictature » et affirme que le parti est prêt à mener le combat politique pour retrouver sa place dans le paysage politique congolais.
L’une des priorités affichées est de reconstruire une base militante forte, particulièrement en province, tout en maintenant une influence diplomatique à l’étranger.
Joseph Kabila en exil, un retour incertain
L’ancien président Joseph Kabila est actuellement à l’étranger, officiellement pour poursuivre son projet doctoral. Mais selon Aubin Minaku, son absence s’explique aussi par des raisons sécuritaires.
« Avant son départ, il faisait face à un harcèlement politique et à des menaces sur sa personne », a-t-il précisé, soulignant que son retour en RDC dépendra des garanties sécuritaires.
Cette situation alimente les spéculations sur un éventuel retour en politique de Kabila. S’il reste pour l’instant en retrait, la restructuration du PPRD pourrait être un premier pas vers une réaffirmation de son influence, à l’approche des élections de 2028.
Vers un affrontement politique en 2028 ?
Avec cette réorganisation, le PPRD affiche clairement son intention de redevenir une force politique majeure en RDC. Face à Félix Tshisekedi et aux autres partis d’opposition, la bataille politique pour les prochaines élections générales s’annonce déjà intense.
La question reste ouverte : Joseph Kabila reviendra-t-il en RDC pour porter cette nouvelle dynamique ou laissera-t-il le leadership du parti à Aubin Minaku ?