Le Président Félix Tshisekedi a reçu, ce samedi à la Cité de l’Union africaine, une délégation de la Société civile française, venue discuter de la situation sécuritaire et humanitaire dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Cette rencontre s’inscrit dans une démarche de mobilisation internationale face aux violences qui ravagent l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) depuis des décennies.
Une mission d’urgence pour écouter et témoigner
La délégation, conduite par Matthias Leridon, est arrivée en RDC pour une mission de 48 heures. L’objectif principal est de recueillir les témoignages des autorités congolaises, des organisations non gouvernementales (ONG) et des Forces vives sur les atrocités perpétrées dans la région.
« C’est une mission de mobilisation pour montrer que la Société civile française est non seulement particulièrement touchée par la situation humanitaire dans les deux provinces du Kivu, mais qu’elle est aussi prête à se mobiliser aux côtés du peuple congolais », a déclaré Matthias Leridon.
Cette démarche vise à sensibiliser la communauté internationale et à faire pression pour une solution durable au conflit qui dure depuis plus de 30 ans et continue de causer des milliers de victimes chaque année.
Remporter la bataille du narratif pour une mobilisation mondiale
Lors des échanges avec Félix Tshisekedi, Matthias Leridon a souligné l’importance de changer le récit médiatique sur la crise congolaise.
« Aujourd’hui, en Europe, nous sommes très mobilisés sur l’Ukraine. En revanche, pour ce qui se passe au Kivu, qui dure depuis trois décennies, la mobilisation n’est pas du tout la même. Il faut que cela change. »
Selon lui, l’une des premières étapes pour attirer l’attention de la communauté internationale est de venir sur place en RDC, dialoguer avec les acteurs du conflit et témoigner.
Un engagement durable et non ponctuel
La délégation française ne souhaite pas que cette visite reste un simple événement ponctuel, mais le point de départ d’une initiative de mobilisation continue.
« La solution passe d’abord par la venue en RDC, le dialogue avec ceux qui sont impliqués dans ces conflits, et la diffusion de ces témoignages au niveau international », a insisté Matthias Leridon.
Reconnaissance du Chef de l’État et perspectives d’avenir
À l’issue de l’audience, Matthias Leridon a salué le sens de l’écoute du Président Tshisekedi et sa vision pour une paix durable dans l’Est du pays.
« Le Président nous a non seulement présenté son analyse du conflit, mais aussi la manière dont il envisage des solutions durables à ces crises qui ravagent les provinces du Congo. »
Au-delà des dimensions politiques et géopolitiques, Matthias Leridon a insisté sur l’importance des relations humaines et culturelles entre les peuples pour parvenir à une paix durable.
« Nous avons surtout partagé l’idée que, au-delà des régimes et des problématiques politiques, une source de résolution de ces conflits réside aussi dans l’amitié et la solidarité entre les peuples. »
Une délégation éclectique mobilisée pour la RDC
La délégation française était composée de personnalités issues de divers horizons, notamment :
- Des artistes
- Des personnalités institutionnelles impliquées dans la Francophonie
- Des chefs d’entreprises
- Des acteurs de la société civile
Cette diversité illustre la volonté d’une mobilisation globale, au-delà des cercles diplomatiques et politiques, pour attirer l’attention sur la situation dramatique de l’Est de la RDC.
Un espoir pour une mobilisation accrue ?
Cette visite marque une étape importante dans la reconnaissance internationale des conflits qui ravagent le Kivu. Reste à savoir si cette initiative aboutira à une véritable prise de conscience mondiale et à une action concrète pour mettre fin aux massacres et aux souffrances du peuple congolais.