La récente tribune de l’ancien président Joseph Kabila a provoqué une vague de réactions contrastées, souvent négatives, dans le paysage politique congolais. Accusé par certains d’entretenir des accointances avec Kigali et de minimiser l’agression rwandaise, Kabila a pourtant plaidé pour une approche globale et holistique de la crise qui secoue la République Démocratique du Congo (RDC).
Une lecture controversée de la situation
Dans son analyse, Joseph Kabila soutient que la crise actuelle en RDC ne se limite pas à une simple agression extérieure nécessitant une réponse militaire et diplomatique. Il insiste sur la nécessité d’une introspection nationale, mettant en lumière le recul démocratique, la restriction des libertés et les défaillances en matière de gouvernance.
Son approche inclut la prise en compte des revendications internes, y compris celles des groupes armés congolais, qu’il estime être des expressions de rancœurs qu’il faut intégrer dans une solution plus large. Cette position a déclenché une levée de boucliers chez ceux qui considèrent qu’elle légitime, voire encourage, la rébellion.
Un contexte politique sous haute tension
Depuis sa prise de parole, Joseph Kabila est devenu la cible de vives critiques, notamment de la part de ses anciens alliés du FCC-CACH, aujourd’hui dispersés entre le pouvoir et l’opposition. Plusieurs analystes estiment que cette offensive médiatique contre lui s’inscrit dans une logique de repositionnement politique, alors que les négociations deviennent de plus en plus inévitables.
En effet, la pression internationale s’intensifie pour que toutes les parties prenantes, y compris le gouvernement de Félix Tshisekedi, engagent des discussions inclusives. De Nairobi à Luanda, en passant par Addis-Abeba, Washington, Bruxelles, Paris et Londres, un consensus se dessine : le dialogue est incontournable.
Un tournant imposé par la diplomatie mondiale ?
L’offensive diplomatique menée par Kinshasa sous l’impulsion de la Première ministre Judith Suminwa a abouti à une position commune au niveau international. La récente résolution du Conseil de sécurité de l’ONU aurait renforcé cette dynamique, imposant à toutes les parties concernées de prendre part aux négociations sous peine d’isolement politique.
Dès lors, la bataille des narratifs bat son plein. Tandis que le pouvoir en place s’efforce de maintenir son discours de fermeté face aux rebelles, l’opposition et d’autres figures politiques cherchent à équilibrer les rapports de force en diabolisant leurs adversaires.
Si l’ex-président Joseph Kabila est aujourd’hui vilipendé pour sa lecture de la crise, sa sortie du silence s’inscrit néanmoins dans une réalité politique plus large : la RDC est à un tournant où la voie du dialogue semble de plus en plus imposée par les circonstances internes et externes.