Walikale, 14 avril 2025 — La reprise de la localité de Kasopo, à la frontière des territoires de Masisi et Walikale, par les rebelles du M23, provoque une nouvelle vague de déplacements de populations dans la province du Nord-Kivu. Selon les autorités locales, des centaines d’habitants des localités Bubatama et Banabirunga, situées dans le groupement Waloa Yungu, ont fui leurs villages depuis la matinée du lundi 14 avril.
D’après le secrétaire administratif de Waloa Yungu, les déplacés se sont dirigés vers la partie ouest du groupement, notamment dans les localités de Kimua, Ntando, Mukoberwa et Langira, où ils sont temporairement accueillis par des familles locales.
« C’est depuis l’aube de ce lundi que les familles ont commencé à arriver. Il s’agit majoritairement de femmes, d’enfants et de personnes âgées. Ils ont tout laissé derrière eux, par peur des représailles ou d’un éventuel affrontement dans leurs villages », a-t-il précisé.
La présence du M23 à Kasopo, localité stratégique reliant plusieurs axes entre Masisi et Walikale, est perçue comme une menace directe pour la sécurité des civils dans la zone. En réaction, les autorités coutumières appellent les forces d’autodéfense Wazalendo, actives dans la région, à renforcer leur vigilance et à protéger les zones de refuge.
« Nous demandons à nos frères Wazalendo de rester en alerte maximale. La population a besoin de protection immédiate, surtout dans cette période d’incertitude et de vulnérabilité », a insisté le responsable local.
En parallèle, un appel pressant est lancé au gouvernement congolais ainsi qu’aux organisations humanitaires, afin qu’ils viennent en aide aux déplacés qui manquent cruellement de nourriture, de soins médicaux et d’abris.
Ce nouvel épisode de déplacement s’ajoute à une crise humanitaire déjà alarmante dans l’est du pays, où des milliers de civils vivent dans des conditions précaires à cause de l’escalade du conflit entre le M23 et les forces loyalistes appuyées par les Wazalendo.