La ville de Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu, continue de vivre sous tension. Dans la nuit du mercredi au jeudi 7 mars 2025, une attaque armée a été perpétrée dans les communes d’Ibanda et de Kadutu, faisant deux morts et plusieurs blessés.
Une attaque violente et ciblée
Des hommes armés non identifiés ont fait irruption dans plusieurs maisons d’habitation, tuant certains occupants et emportant des biens de valeur. Selon des témoins, des coups de feu ont retenti pendant plusieurs heures, plongeant les habitants dans la terreur et la panique.
Parmi les victimes, deux jeunes ont perdu la vie, dont une femme, selon des sources locales. Les blessés, dont le nombre exact n’est pas encore confirmé, ont été évacués vers les structures sanitaires de la ville pour y recevoir des soins.
Bukavu sous tension : une insécurité croissante
Depuis plusieurs jours, Bukavu est en proie à une recrudescence des attaques armées et des pillages. La ville, occupée par les rebelles de l’Alliance Fleuve Congo (AFC) dirigée par Corneille Nangaa et leurs alliés du M23, soutenus par l’armée rwandaise, est le théâtre de multiples exactions contre la population civile.
Face à cette montée de l’insécurité, les habitants vivent dans la peur, redoutant des attaques nocturnes et des arrestations arbitraires. Plusieurs familles ont déjà quitté leurs domiciles pour se réfugier dans des quartiers jugés plus sûrs, bien que la situation demeure préoccupante dans l’ensemble de la ville.
Un appel des religieux pour la paix
Dimanche 2 mars, lors d’un culte à Bukavu, le pasteur Eugène Bujiriri, responsable de la cinquième communauté des Églises libres pentecôtistes en Afrique « Philadelphie », a exhorté les rebelles du M23 à cesser les violences contre la population.
Dans son message, cet homme d’Église a dénoncé les arrestations arbitraires, les abus et autres violations des droits humains perpétrés par les forces occupantes. Il a rappelé que Bukavu avait été remise aux mains de Dieu depuis 2003 pour que « les bruits des armes cessent » et que la population puisse vivre dans la paix et la tranquillité.
Fait notable, le chef du M23, Bertrand Bisimwa, ainsi que certains de ses collaborateurs, étaient présents lors de cette célébration dominicale. Toutefois, aucun signe concret ne laisse présager un changement de posture de la part des rebelles.
Une situation qui inquiète
Avec cette nouvelle attaque meurtrière, l’insécurité à Bukavu atteint un seuil critique. Les organisations de la société civile et les autorités locales appellent à une intervention urgente pour protéger les populations civiles. Pendant ce temps, les habitants, pris en étau entre les pillages et les violences, espèrent un retour à la paix qui semble de plus en plus lointain.