La République Démocratique du Congo (RDC) poursuit l’application de la grâce présidentielle annoncée par le Chef de l’État, Félix Tshisekedi, le 30 décembre 2024. Ce 13 février 2025, 115 prisonniers de la prison centrale de Bukavu ont ainsi recouvré la liberté. Cette libération entre dans le cadre des mesures collectives de clémence visant à alléger la surpopulation carcérale et offrir une seconde chance aux détenus ayant montré des signes de réhabilitation.
L’opération a été menée sous la supervision du ministre provincial de la Justice, Mayani Shindano Faustin, qui s’est rendu dans l’établissement pénitentiaire pour procéder à la libération des détenus concernés.
Une mesure d’allègement des peines pour certains détenus
L’ordonnance présidentielle vise non seulement à libérer certains prisonniers, mais aussi à atténuer les peines d’autres détenus. Parmi les bénéficiaires, on compte 25 militaires qui ont été graciés et remis en liberté. Une dizaine d’autres prisonniers ont également bénéficié d’une réduction de peine, bien qu’ils restent encore en détention.
Dans son discours à la prison centrale de Bukavu, Mayani Shindano Faustin a rappelé aux ex-détenus l’importance de leur réinsertion sociale et les a exhortés à adopter un comportement exemplaire :
« Ils vont rentrer à la maison, mais ils ont l’obligation de se comporter comme de bons citoyens pour qu’ils ne retournent pas en prison. »
Un contexte sécuritaire préoccupant
Cette libération intervient dans un climat d’insécurité grandissante dans l’est de la RDC, notamment dans les provinces du Sud-Kivu et du Nord-Kivu, où les groupes armés continuent d’exercer une forte pression sur les populations civiles. Depuis l’évasion massive de la prison centrale de Munzenze à Goma, plusieurs voix se sont élevées pour réclamer un renforcement du contrôle des libérations de détenus, afin d’éviter que d’anciens prisonniers ne rejoignent des milices ou des bandes criminelles.
La grâce présidentielle s’inscrit toutefois dans une dynamique plus large de réforme du système judiciaire et pénitentiaire en RDC, visant à désengorger des prisons surpeuplées, tout en offrant une nouvelle chance aux détenus jugés aptes à la réintégration dans la société.
Une surveillance post-libération nécessaire
Si cette mesure est saluée par certains défenseurs des droits de l’homme, d’autres estiment qu’elle doit être accompagnée d’un suivi rigoureux des ex-détenus, notamment les militaires graciés. L’objectif est d’éviter qu’ils ne soient tentés de reprendre les armes ou de se livrer à des activités criminelles, surtout dans un contexte où l’insécurité demeure préoccupante.
Les autorités congolaises devront ainsi veiller à la réinsertion sociale des anciens prisonniers et au respect des engagements pris par ces derniers pour éviter toute récidive.