La Nouvelle société civile congolaise du Nord-Kivu, par ses coordinations urbaines de Butembo et du territoire de Lubero, a vivement condamné, ce jeudi 20 mars 2025, les exactions commises par les groupes armés locaux contre les civils et certains défenseurs des droits humains.
Des accusations graves contre des combattants locaux
Dans un communiqué de presse lu par Maître Mirembe Katembo, président de la coordination urbaine de Butembo, la société civile accuse certains éléments des groupes armés de se déguiser en rebelles des ADF pour semer la terreur parmi les populations civiles. Ces actes, perçus comme des tentatives de manipulation et de confusion, contribuent à aggraver l’insécurité déjà précaire dans la région.
La société civile appelle le gouvernement congolais et le gouverneur militaire du Nord-Kivu à prendre des mesures concrètes pour mettre fin à ces violences, qui non seulement compromettent la stabilité de la région, mais menacent également la survie des habitants.
« Cette situation d’insécurité multidimensionnelle impacte négativement les activités socio-économiques de la région et surtout la survie des populations civiles. Vu la situation générale d’insécurité, nous demandons au gouvernement congolais d’imposer la paix en urgence, car le sang des Congolais a trop coulé », a déclaré Maître Mirembe Katembo.
Les Wazalendo appelés à la retenue
La Nouvelle société civile a également interpellé les combattants locaux supplétifs de l’armée, les Wazalendo, les exhortant à cesser toute violence contre les civils et les acteurs de la société civile. Elle a insisté sur l’importance pour ces combattants de respecter les droits humains afin de maintenir la confiance de la population.
« Nous demandons aux groupes armés Wazalendo, surtout ceux basés dans le Bapere, dans la chefferie de Baswagha et ailleurs, de prêcher par l’exemple en respectant les droits humains afin de gagner la confiance de la population et de ne pas considérer les acteurs de la société civile comme des ennemis », peut-on lire dans le communiqué.
Prolifération des barrières policières à Butembo
Par ailleurs, la société civile a dénoncé la multiplication des barrières policières dans la ville de Butembo, notamment dans le quartier Malende de la commune de Kimemi. Ces barrières sont perçues comme des points de tracasseries administratives et d’extorsion, compliquant davantage le quotidien des habitants.
La société civile a demandé au maire de Butembo de prendre des mesures immédiates pour démanteler ces barrières illégales et rétablir la libre circulation des citoyens.
Cette prise de position courageuse témoigne du ras-le-bol de la société civile face à une insécurité persistante et à l’inaction des autorités. La question reste posée : quelles mesures concrètes seront prises pour répondre à cet appel pressant ?