NORD-KIVU : DEUX GOUVERNEURS, UNE PROVINCE DIVISÉE PAR LA VIOLENCE

Benediction Murabazi

La situation au Nord-Kivu atteint de nouveaux sommets de complexité et de violence. Dans une région déjà meurtrie par des années de conflits armés, la province se retrouve désormais divisée entre deux gouvernements : l’un nommé par l’État congolais, l’autre imposé par les rebelles du M23, responsables de la mort de plus de 3 000 Congolais lors de leur offensive meurtrière à Goma.

Le M23 installe son propre gouvernement à Goma

Depuis leur prise de la ville de Goma, le groupe rebelle M23 ne cesse d’imposer son autorité de manière de plus en plus affirmée. Bahati Musanga Joseph a été désigné gouverneur de la province sous leur contrôle, accompagné de deux vice-gouverneurs, Manzi Willy et Amani Shadrack. Cette nomination est le reflet d’une réalité sombre où les autorités légales se trouvent contestées par un groupe armé, devenu une force politique locale après une série de massacres impitoyables.

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Le M23, dont les attaques ont semé la terreur et tué plus de 3 000 personnes à Goma, poursuit son projet de domination, s’appuyant sur la violence pour imposer un pouvoir parallèle à celui du gouvernement congolais.

Un meeting du M23 pour affirmer son autorité sur Goma

Le jeudi 6 février, le M23 a organisé un grand meeting populaire au stade de l’Unité, un événement qui visait à présenter officiellement ses nouvelles autorités à la population de Goma.

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Des cadres du M23 avaient été déployés dans plusieurs quartiers de la ville pour mobiliser la population, et de nombreux habitants se sont déplacés, certains par curiosité, d’autres par crainte des représailles.

Lors de ce rassemblement, les dirigeants rebelles ont tenté de justifier leur présence et leur administration, affirmant qu’ils étaient là pour « restaurer la paix et la stabilité ». Des discours ont été prononcés pour légitimer leur contrôle de la ville et appeler la population à coopérer.

Toutefois, une partie des habitants de Goma demeure sceptique et craint une répression plus sévère dans les jours à venir. Beaucoup voient dans ce meeting une tentative de propagande visant à renforcer la mainmise du M23 sur la ville et faire accepter leur autorité imposée par la force.

Le gouvernement de Tshisekedi perd du terrain face aux rebelles

La présence simultanée de deux gouverneurs dans la province du Nord-Kivu, l’un désigné par le gouvernement central et l’autre par un groupe armé, illustre l’ampleur de la fracture qui déchire la région. Le gouvernement de Félix Tshisekedi, déjà affaibli par la guerre et l’instabilité, peine à garder le contrôle de certaines parties de la province, alors que le M23 continue de renforcer son emprise.

Une population prise en otage entre deux gouvernances

Les habitants de Goma, autrefois sous l’administration de Kinshasa, doivent désormais composer avec un pouvoir rebelle qui tente d’imposer sa loi. Dans ce contexte de double gouvernance, la population se retrouve face à une grande incertitude : qui dirige réellement le Nord-Kivu ?

Une communauté internationale silencieuse face au chaos

Malgré l’ampleur des violences et les nombreuses violations des droits humains, la communauté internationale reste largement silencieuse. Les appels à une intervention forte pour restaurer l’ordre et protéger les civils restent sans réponse.

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Quel avenir pour le Nord-Kivu sous occupation rebelle ?

Alors que la province est toujours sous tension, les habitants de Goma s’interrogent sur leur avenir. La paix semble plus éloignée que jamais, et la population vit désormais sous une administration imposée par la force.

Le Nord-Kivu sera-t-il définitivement divisé entre deux gouvernements ? Ou le gouvernement congolais reprendra-t-il un jour le contrôle total de la province ?

L’avenir reste incertain, mais une chose est sûre : le peuple congolais continue de payer le prix d’un conflit qui semble loin de connaître son dénouement.

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