Une nouvelle attaque meurtrière attribuée aux rebelles des Forces Démocratiques Alliées (ADF) a coûté la vie à cinq civils dans la localité de Bahambu Ngite, territoire de Beni, au Nord-Kivu. L’assaut a été perpétré dans la nuit du vendredi 7 au samedi 8 mars 2025, plongeant la population dans la consternation et la colère.
Des alertes ignorées
Les habitants de Ngite regrettent que des alertes avaient été émises quelques jours avant l’attaque, signalant des mouvements suspects aux abords de la localité. Malgré ces signaux d’alarme, les services de sécurité n’ont pas réagi à temps pour prévenir le drame.
Selon Katembo Kisaki Louis, président de la société civile de Batangi-Mbau, les assaillants ont attaqué pendant la nuit, surprenant leurs victimes dans leur sommeil. Le bilan fait état de cinq morts, dont trois femmes et deux hommes. En plus des pertes humaines, les rebelles ont incendié quatre maisons et pillé divers biens, notamment du bétail et des vivres.
Des rescapés sous le choc
Osée Kambale, l’un des rescapés interrogés par monjournal.co, témoigne de la brutalité de l’attaque. « J’étais surpris par les cris de ma mère. Voulant la secourir, j’ai vu des assaillants un peu partout dans la parcelle et j’ai été obligé de me cacher. Quelques minutes plus tard, ils ont mis le feu à la maison où je me trouvais, juste après avoir pillé la boutique adjacente « , raconte-t-il, encore sous le choc d’avoir perdu sa mère dans l’attaque.
Sept enfants sont portés disparus, et quatre blessés graves ont été évacués vers l’hôpital général de référence de Beni pour des soins.
Une riposte militaire annoncée
En visite sur les lieux du drame, le colonel Alexis Diego, responsable militaire de la région, a rencontré des habitants pour discuter des mesures de sécurisation. Il a assuré que des renforts seront déployés afin d’empêcher d’autres incursions des ADF. Cependant, la population exprime son indignation face à l’insuffisance des effectifs militaires déjà présents dans la zone.
Cette attaque intervient cinq jours après une autre embuscade des ADF sur la route Mbau-Kamango, où un civil avait été tué et une dizaine de maisons incendiées. La situation sécuritaire demeure critique dans cette partie du Nord-Kivu, où les populations vivent sous la menace permanente des groupes armés.