Mike Mukebayi condamné : une justice à l’épreuve de la démocratie en RDC

Benediction Murabazi
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Le 24 janvier 2025, le ministère public a requis une peine de trois ans de servitude pénale contre Mike Mukebayi, ancien député provincial de Kinshasa et membre du parti Ensemble pour la République de Moïse Katumbi. Les accusations portent sur la propagation de faux bruits, offense au chef de l’État, imputations dommageables, menace d’attentat et incitation à la haine tribale. Ces charges sont liées à des déclarations qu’il aurait faites lors d’une émission diffusée le 20 mai 2022, où il aurait affirmé qu’il n’y aurait pas d’élections en 2023. Mukebayi réfute ces allégations, affirmant que ses propos ont été déformés. 

Arrêté le 23 mai 2023, peu après avoir soutenu la famille d’un mineur victime de violences lors d’une manifestation de l’opposition le 20 mai 2023, Mukebayi est détenu depuis à la prison centrale de Makala. Ses avocats dénoncent des irrégularités procédurales, notamment l’incompétence de la Cour d’appel pour juger un ancien député provincial. Malgré ces contestations, la Cour de cassation a rejeté leurs arguments, estimant que les infractions reprochées avaient été commises pendant son mandat. 

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La défense critique également la lenteur du processus judiciaire. En janvier 2025, après 20 mois de détention, Mukebayi a exprimé son indignation face aux reports successifs de son audience, attribués à des manœuvres dilatoires de la Cour d’appel de Kinshasa-Gombe. Il a déclaré : “Vous trouvez normal de me retenir encore deux semaines, sous prétexte que la République ne s’est pas présentée. En réalité, c’est moi qui paie la faute de votre grève.” 

Cette affaire soulève des questions sur l’indépendance de la justice en République démocratique du Congo et sur le traitement réservé aux opposants politiques. Les partisans de Mukebayi et plusieurs observateurs nationaux et internationaux appellent à une procédure équitable et transparente, respectueuse des droits de l’accusé.

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