Le mouvement citoyen Lutte pour le Changement (LUCHA) a dénoncé avec force l’assassinat du chanteur engagé Delcat Idengo, survenu le jeudi 13 février 2025 à Goma. Dans une publication largement relayée sur les réseaux sociaux, la LUCHA pointe du doigt deux acteurs majeurs : le gouvernement congolais, qui l’avait emprisonné pour ses chansons révolutionnaires, et le groupe armé M23, appuyé par l’armée rwandaise (RDF), qui aurait exécuté l’artiste.
“L’un l’a emprisonné, l’autre l’a abattu”, résume l’organisation, soulignant la double menace qui pèse sur les voix dissidentes en République Démocratique du Congo. Delcat Idengo était connu pour ses prises de position critiques contre le pouvoir en place et les groupes armés qui sévissent dans l’est du pays.
Un assassinat politique ?
Selon la LUCHA, la disparition tragique de Delcat Idengo n’est pas un simple fait de guerre, mais un acte ciblé visant à faire taire une voix influente de la résistance congolaise. L’organisation dénonce la répression exercée par le gouvernement de Félix Tshisekedi sur les artistes engagés et les activistes, tout en rappelant que le M23, responsable de l’exécution, est une force occupante soutenue par le Rwanda.
“La menace est double : nous subissons la répression de notre propre gouvernement et la violence des envahisseurs étrangers”, affirme la LUCHA dans son communiqué.
Face à ce drame, la LUCHA appelle la population congolaise à ne pas céder à la peur et à continuer la lutte contre “les prédateurs nationaux et les envahisseurs étrangers”. “Ils l’ont tué, mais ils ne le réduiront jamais au silence”, martèle le mouvement, promettant de perpétuer le combat pour lequel Delcat Idengo s’était engagé.
L’assassinat de l’artiste intervient dans un contexte de forte instabilité sécuritaire dans l’est de la RDC, où les tensions entre le gouvernement et le M23 sont à leur paroxysme. Ce drame soulève une nouvelle fois la question de la liberté d’expression et du rôle de l’État dans la protection de ses citoyens face aux menaces qui pèsent sur eux.
Les organisations de défense des droits humains exigent une enquête indépendante pour établir les circonstances exactes de l’assassinat de Delcat Idengo et identifier les responsables. Jusqu’à présent, ni le gouvernement congolais ni le M23 n’ont réagi officiellement aux accusations portées par la LUCHA.
En attendant, le nom de Delcat Idengo rejoint la longue liste des voix réduites au silence dans la lutte pour un Congo libre et souverain.