Une ombre tragique plane sur l’avenir de milliers d’enfants congolais. Alors que l’école est censée être un refuge, un espace d’apprentissage et d’espoir, elle est devenue aujourd’hui un lieu de désolation et de destruction. À l’Est de la République démocratique du Congo, le fracas des balles et l’écho des bombes ont remplacé les rires des élèves.

Un système éducatif à l’agonie
La crise sécuritaire qui ravage le Nord-Kivu et le Sud-Kivu a entraîné la fermeture de 2 594 écoles, plongeant 1 108 962 enfants dans l’angoisse et l’incertitude. Des salles de classe éventrées, des tableaux noirs couverts de poussière, des bancs renversés… Là où, hier encore, des élèves récitaient fièrement leurs leçons, il ne reste plus que le silence de la ruine.
L’horreur a atteint un paroxysme insoutenable lorsqu’une école a été transformée en cimetière. Une métaphore glaçante de l’effondrement d’un système qui peine à se relever sous les assauts incessants des groupes armés. Le savoir n’a plus droit de cité là où règnent la peur et le chaos.
À Goma, une psychose quotidienne
Dans la ville de Goma, la situation est tout aussi alarmante. La psychose est omniprésente : des élèves vivent sous la menace constante de recrutements forcés par le M23 et l’armée rwandaise. Les enfants et leurs familles ne dorment plus sereinement, hantés par la peur d’être arrachés à leur foyer pour devenir des pions d’une guerre qui n’est pas la leur. Comment peut-on apprendre quand chaque matin pourrait être le dernier passé en famille ?
Une lueur d’espoir fragile
Face à cette tragédie, le Ministère de l’Éducation Nationale et Nouvelle Citoyenneté tente de maintenir une flamme vacillante d’espoir. Un programme d’éducation d’urgence a été mis en place : enseignement à distance, évaluations certificatives adaptées, distribution de kits scolaires… Mais ces efforts, aussi louables soient-ils, ne suffisent pas à combler l’abîme dans lequel sont plongés ces millions d’enfants privés de leur droit le plus fondamental : apprendre.
Un appel à la conscience du monde
L’éducation est un rempart contre l’obscurantisme, une arme de paix contre la violence. Sa destruction systématique dans l’Est de la RDC est un crime contre les générations futures. Nous ne pouvons rester indifférents. Nous ne pouvons détourner le regard pendant que des enfants voient leurs rêves s’effondrer sous les décombres de leurs écoles.
Le gouvernement congolais en appelle à la mobilisation nationale et internationale. Il est impératif que la communauté éducative soit protégée contre les traumatismes engendrés par cette instabilité infernale. Le monde a le devoir de se lever, d’écouter ce cri d’alarme et d’agir. Avant qu’il ne soit trop tard.