La République Démocratique du Congo et l’Alliance Fleuve Congo/Mouvement du 23 Mars (AFC/M23), groupe armé accusé de nombreuses exactions dans l’Est du pays, ont signé une déclaration conjointe à l’issue de pourparlers de paix facilités par l’État du Qatar.

Le document, publié ce mardi, acte une volonté commune d’aboutir à un cessez-le-feu et à un apaisement des tensions. Les deux parties y réaffirment leur engagement pour une cessation immédiate des hostilités et appellent au rejet des discours de haine, tout en promettant de respecter les engagements pris durant les négociations.
Mais cet accord suscite une vague d’indignation. Comment un État peut-il engager des discussions et signer un document avec un mouvement armé encore actif, responsable de massacres, de viols et de déplacements massifs de populations civiles ? Pour beaucoup, c’est un précédent dangereux qui légitime la violence comme voie d’accès au dialogue politique.
« On négocie avec des criminels pendant que les victimes enterrent leurs morts. » C’est la réaction froide de certains observateurs nationaux, qui voient dans cette démarche une trahison de la mémoire des Congolais tombés sous les balles du M23. Pour d’autres, c’est la preuve que Kinshasa n’a plus de levier militaire ou diplomatique sérieux, et se retrouve contraint de pactiser avec les bourreaux.
Les signataires remercient l’État du Qatar pour sa médiation, tandis que le peuple congolais, lui, attend toujours justice, pas seulement des promesses de paix. Car une paix sans justice n’est qu’un silence entre deux violences.