« Solidarité Congo » est le nom du concert caritatif au profit de l’UNICEF, annoncé pour le 7 avril à Paris dans la grande salle de l’Accor Arena. Cet événement, qui mettra en vedette des artistes de renom tels que Gims, Youssoupha, Fally Ipupa et Angélique Kidjo, vise à sensibiliser à la situation humanitaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) et à collecter des fonds pour les enfants victimes du conflit opposant l’armée congolaise au groupe armé M23.
Cependant, l’annonce de ce concert a suscité une véritable polémique au Rwanda, en raison de la date choisie. En effet, le 7 avril marque le début de la commémoration annuelle du génocide des Tutsis de 1994. Cette date ouvre une période de cent jours de souvenirs et de prières, reconnue par les Nations Unies comme la « Journée internationale de réflexion sur le génocide des Tutsis ».
Une date jugée inappropriée par Kigali
Les autorités rwandaises n’ont pas tardé à réagir, critiquant le choix de cette date. L’ambassadeur du Rwanda en France, François Nkulikiyimfura, a qualifié cette décision de « consternante ». Toutefois, Kigali ne remet pas en cause l’initiative elle-même, ni son objectif de collecte de fonds pour l’UNICEF, mais déplore le fait qu’elle coïncide avec une journée de deuil national pour le Rwanda.
Des accusations visant Gims
Au-delà du choix de la date, une partie de la communauté rwandaise en France a exprimé son indignation concernant la participation de Gims. Maître Richard Gisagara, porte-parole de cette communauté, affirme : « Personne n’est contre l’organisation d’un événement visant à collecter des fonds pour des victimes. Mais la difficulté que nous avons, c’est la date choisie et, surtout, la présence de Gims, qui est connu pour des propos qui appellent à la haine. Il s’en prend à la communauté tutsie, et c’est pour cela que nous souhaitons que cet événement soit au minimum reporté. »
Marcel Kabanda, représentant de l’Association française des rescapés du Rwanda, rappelle que Gims avait déjà fait l’objet de polémiques en 2022, lorsqu’il avait chanté « Kagamé rime avec croix gammée », une phrase perçue comme une attaque envers le président rwandais Paul Kagamé. Pour les détracteurs de l’artiste, sa présence à un tel événement pose question et risque de politiser une action initialement humanitaire.
Un report du concert en discussion
Face à cette controverse, les organisateurs du concert n’ont pas encore réagi officiellement. Selon certaines sources, un report de l’événement serait à l’étude afin d’apaiser les tensions et d’éviter toute interprétation politisée de l’initiative. En attendant, le débat continue de faire rage, soulignant une fois de plus les tensions historiques et diplomatiques entre la RDC et le Rwanda, ainsi que les sensibilités autour de la mémoire du génocide.
Il reste à voir si les organisateurs céderont à la pression et choisiront une nouvelle date pour ce concert destiné à aider les victimes du conflit dans l’Est congolais.