Dans un contexte de tensions persistantes à l’Est de la République démocratique du Congo, ce 25 avril 2025 à Washington, Kinshasa et Kigali ont franchi une étape diplomatique importante en signant une déclaration de principes visant à renforcer leur coopération économique. L’accord, conclu ce vendredi à Washington, marque une volonté commune d’intégration régionale et de développement partagé, malgré les divergences politiques et sécuritaires.
Selon le document officiel, les deux parties s’engagent à bâtir progressivement un cadre d’intégration économique, en s’appuyant sur les mécanismes déjà existants, tels que la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), le COMESA, la CIRGL et la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE). Ce cadre est censé favoriser une croissance inclusive, fondée sur un commerce accru, des investissements extérieurs renforcés, et une transparence améliorée dans l’exploitation des ressources naturelles.
Des investissements stratégiques en ligne de mire
L’un des axes clés de l’accord concerne la mobilisation de nouveaux investissements, notamment ceux facilités par les États-Unis et son secteur privé. L’objectif affiché est de transformer l’économie régionale à travers des projets structurants. Les domaines ciblés incluent l’énergie, en particulier le développement hydroélectrique, la gestion durable des parcs nationaux, et surtout, la structuration des chaînes d’approvisionnement en minerais stratégiques.
Dans ce cadre, Kinshasa et Kigali s’engagent à travailler pour une chaîne de valeur minière formalisée, transparente et légale, allant de l’extraction à la transformation, afin de renforcer la traçabilité et d’assurer des bénéfices partagés. Cette coopération devrait s’accompagner d’un effort pour aligner ce cadre avec d’autres initiatives économiques régionales et internationales, notamment en matière d’infrastructures.
Une diplomatie économique en contraste avec la réalité du terrain
Si cette déclaration est saluée comme un signal d’apaisement et d’ouverture, elle n’efface pas les tensions sécuritaires qui opposent les deux pays, notamment dans l’Est de la RDC, où des groupes armés comme le M23 sont encore actifs. La signature de cet accord pose donc une question centrale : une coopération économique durable est-elle possible sans une résolution préalable du contentieux sécuritaire ?
Pour l’heure, cette déclaration reste un engagement de principe. Sa mise en œuvre concrète dépendra de la volonté politique des deux États, mais aussi de la stabilité régionale, condition sine qua non pour attirer les investissements et garantir un développement mutuellement bénéfique.