Justice Militaire au Sud-Kivu : 212 Soldats Condamnés à Mort pour Crimes de Guerre

Benediction Murabazi
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La justice militaire congolaise a frappé fort. Ce vendredi 14 février 2025, le tribunal de grande instance de Bukavu a rendu un verdict historique : 212 militaires ont été condamnés à mort pour meurtres, viols, pillages et abandon de poste face aux rebelles du M23. En revanche, 72 autres soldats ont été acquittés faute de preuves.

Une justice attendue après des atrocités

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Les faits remontent aux 6, 7 et 8 février 2025. Alors que la rébellion du M23 progressait dans plusieurs localités des territoires de Kalehe, Kabare et Walungu, des militaires, censés défendre la population, se sont livrés à des exactions : meurtres, violences sexuelles et pillages. Parmi les villages touchés figurent Katana, Kabamba, Miti, Kasheke et Kamanyola.

Face à l’ampleur des dénonciations par la société civile et les rescapés, la justice s’est saisie de l’affaire et a engagé un procès en procédure accélérée. En plus de la peine capitale, les condamnés devront verser plus de 200 000 dollars aux victimes.

Un verdict sous haute tension

Ce jugement intervient alors que l’Est de la RDC est en proie à une recrudescence des violences. Le même jour, les rebelles du M23 ont pris le contrôle de l’aéroport de Kavumu, situé à environ 30 kilomètres de Bukavu, et dans la même soirée la ville de Bukavu est également passée entre les mains du M23.

Si pour les parties civiles, cette décision représente une victoire contre l’impunité, d’autres s’interrogent sur son application effective dans un contexte où la situation sécuritaire demeure critique. La question du sort des condamnés et de l’exécution des réparations aux victimes reste donc en suspens.

Ce procès marque néanmoins un tournant dans la lutte contre les abus au sein des forces armées, envoyant un signal fort sur la nécessité d’une armée responsable et respectueuse des droits humains.
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