Goma, 18 avril 2025 – L’ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, est de retour sur le sol congolais. Il est arrivé ce vendredi à Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, selon des sources proches de son entourage jointes par MonJournal.co. Kabila aurait transité par Kigali avant de rallier l’est de la RDC, marquant ainsi un retour symbolique au cœur de la tourmente sécuritaire.
Une arrivée annoncée et hautement politique
Dans une déclaration du 8 avril transmise à plusieurs médias internationaux, dont RFI, Kabila justifiait son retour par la gravité de la situation dans le pays :
« La dégradation de la situation sécuritaire et la déliquescence des institutions imposent que je rentre sans délai. »
Il affirmait vouloir entamer sa présence nationale à l’Est du pays, là où les affrontements entre les FARDC et l’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23) continuent de faire rage.
Tentative de repositionnement politique ?
Installé en Afrique australe depuis 2024, Joseph Kabila revient alors que son parti, le PPRD, célèbre son 23e anniversaire avec l’ambition de retrouver une place dans l’échiquier politique national, six ans après la perte du pouvoir.
À Johannesburg, en mars dernier, il avait rejoint le débat sur la crise sécuritaire, niant toute implication avec les rebelles du M23 :
« Ces accusations sont infondées », avait-il déclaré devant l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki, appelant à une approche endogène pour résoudre la crise congolaise.
Un retour sous tension
Ce retour s’effectue dans un contexte politique explosif. À Kikwit, Jean-Pierre Bemba, ancien ministre de la Défense et vice-Premier ministre, a accusé publiquement Joseph Kabila d’être impliqué dans les violences armées, promettant de rendre publiques des “preuves” dans les jours à venir.
Une posture de sauveur ou une manœuvre ?
Alors que le pays fait face à l’une des plus graves crises de son histoire récente, le retour de Joseph Kabila dans le Kivu – épicentre du conflit – n’est pas anodin. Pour ses partisans, c’est un acte de patriotisme face à l’effondrement sécuritaire. Pour ses détracteurs, il s’agirait d’un retour calculé pour peser sur l’agenda politique et sécuritaire de la nation.