Ituri, 2 avril 2025 – La situation humanitaire en Ituri reste extrêmement préoccupante après les récentes attaques survenues les 3 et 6 mars 2025 dans les villages de Ndengesa et Banzingi Centre. Ces incursions, attribuées aux présumés combattants ADF-NALU, ont causé la mort de trois personnes (deux hommes et une femme), blessé un enfant et entraîné l’incendie d’au moins cinq habitations. Les assaillants ont également pillé plusieurs biens de valeur, aggravant la détresse des populations locales.
Des déplacements massifs de populations
Selon un rapport du Cluster Sécurité Alimentaire, environ 2 890 ménages, soit 17 340 personnes, ont fui leurs villages face à l’insécurité persistante. Ces déplacés se sont principalement dirigés vers trois zones :
- Tchabi-centre : 763 ménages
- Bwakadi : 821 ménages
- Axe Kainama : 413 ménages
En outre, 1 342 ménages ont été recensés dans plusieurs aires de santé, notamment à Rubingo, Boga et Kyabohe. Dans ces localités, la répartition des déplacés est la suivante :
- Rubingo : 642 ménages répartis dans Rubingo État, Rubingo Mission, Buharani, Malaya, Kemirongo, Rwambumalaya, Katemere, Kaibo, Kateba, Kinyajojo et Kyandungu.
- Boga : 554 ménages établis notamment à Nyaikara, Kabutukuru, Mission Anglicane, Izinga, Budundu, Karusoro, Nyakabale, Rugunga, Kabwanika, Rwebitera et Kyandungu.
- Kyabohe : 187 ménages recensés.
Des conditions de vie précaires
Une grande partie des déplacés se retrouvent dans des sites spontanés aux conditions sanitaires précaires, notamment dans l’aire de santé de Boga, au village Nyaikara. Ces camps de fortune sont surpeuplés et exposent les réfugiés à un risque accru de maladies.
L’attaque du 3 mars à Ndengesa 2 a été particulièrement violente, avec trois personnes tuées à la machette et un blessé par balle. La peur engendrée par ces massacres a provoqué des déplacements massifs dans plusieurs villages avoisinants, notamment Ndengesa 1, Biogao, Angasele, Siana, Sikwahila et Bahiko.
Appel à l’aide humanitaire
Face à cette crise humanitaire, les organisations locales et internationales sont appelées à intensifier leur assistance pour répondre aux besoins urgents en nourriture, soins médicaux et abris.
L’insécurité persistante en Ituri complique les efforts de stabilisation et accentue la vulnérabilité des populations déjà affectées par des années de conflit. Une intervention urgente des autorités et des partenaires humanitaires est nécessaire pour éviter une catastrophe humanitaire à grande échelle.