Alors que le conflit dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) s’enlise, le président rwandais Paul Kagame a tenu des propos fermes dans une interview accordée à Jeune Afrique, affirmant qu’il privilégierait la défense de son pays à toute autre considération, même face à d’éventuelles sanctions internationales.
« Si je dois choisir entre faire face à une menace existentielle et être confronté à des sanctions, je prendrai les armes pour affronter la menace existentielle, sans tenir compte des sanctions. »
Cette déclaration intervient dans un climat de fortes tensions diplomatiques entre la RDC et le Rwanda, alors que Kinshasa accuse Kigali de soutenir activement le M23, un groupe armé qui contrôle désormais Goma et plusieurs localités du Nord-Kivu.
Un message adressé à la communauté internationale
Paul Kagame semble répondre aux pressions de la communauté internationale, notamment aux sanctions ciblées envisagées par certaines puissances occidentales à l’encontre du Rwanda pour son rôle présumé dans la crise sécuritaire en RDC.
Depuis plusieurs mois, les États-Unis, l’Union européenne et l’ONU multiplient les appels au retrait des troupes rwandaises du territoire congolais. Kinshasa exige des sanctions plus sévères contre Kigali, qu’elle accuse d’ingérence et de pillage des ressources minières dans l’Est du pays.
Un conflit qui s’intensifie dans l’Est de la RDC
Pendant ce temps, sur le terrain, la situation continue de se détériorer. Les combats entre les FARDC (Forces armées de la RDC), soutenues par des groupes d’autodéfense, et le M23, présumé allié du Rwanda, se poursuivent autour de plusieurs villes stratégiques du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
Les populations civiles payent le prix fort, avec des milliers de déplacés fuyant les violences et des violations massives des droits humains rapportées par des ONG.
Face à ces tensions grandissantes, les observateurs craignent une escalade régionale, d’autant plus que le Rwanda affiche désormais une posture résolument offensive en réponse aux accusations congolaises.
La question reste donc posée : la communauté internationale prendra-t-elle des mesures concrètes contre Kigali, ou se contentera-t-elle une fois de plus de simples condamnations diplomatiques ?
