Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a lancé une vaste campagne de collecte de sang destinée aux Forces armées de la RDC (FARDC), aux Wazalendo ainsi qu’aux populations touchées par la guerre dans la province du Nord-Kivu, notamment à Goma. Cette initiative, portée par le ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévoyance Sociale, Roger Kamba, vise à pallier la demande croissante en sang dans les zones affectées par les affrontements armés.
Un élan de solidarité nationale
Dans un contexte sécuritaire préoccupant, le gouvernement appelle la population de Kinshasa et des autres provinces à contribuer activement à cette campagne humanitaire. L’objectif est d’assurer un approvisionnement adéquat en sang pour les soldats blessés au combat ainsi que pour les civils nécessitant des soins d’urgence. La Première Dame de la République, Denise Nyakeru Tshisekedi, la Première ministre, Judith Suminwa, ainsi que plusieurs membres du gouvernement ont pris part au lancement de cette opération, témoignant de l’importance de cette mobilisation nationale.
Un défi logistique face à la situation sécuritaire à Goma
L’une des préoccupations majeures soulevées par cette campagne concerne l’acheminement des poches de sang vers les zones en conflit, notamment la ville de Goma, qui est sous le contrôle du M23 depuis le 27 janvier 2025. Interrogé à ce sujet, le ministre Roger Kamba a rassuré que des mesures ont été prises en collaboration avec les partenaires humanitaires pour assurer le transport sécurisé du sang vers les bénéficiaires.
« Nous avons mis en place des moyens pour garantir le stockage adéquat du sang ainsi que la logistique nécessaire pour son acheminement vers les camps et hôpitaux. Nous sollicitons l’appui de la communauté internationale, notamment la Croix-Rouge Internationale, avec qui nous collaborons déjà. Une réunion est prévue mardi prochain afin d’harmoniser les stratégies et assurer une implication efficace de la Croix-Rouge. Il s’agit d’une obligation humanitaire qui doit être respectée par tous les belligérants », a déclaré Roger Kamba.
Des conditions optimales pour garantir la sécurité transfusionnelle
Le ministre a tenu à rassurer la population quant aux mesures strictes mises en place pour garantir la qualité et la sécurité du sang collecté. Avant toute transfusion, des contrôles rigoureux sont effectués pour tester la compatibilité et s’assurer de la conformité du sang aux normes médicales.
« Nous n’avons pas lancé cette campagne au hasard. Chaque poche de sang collectée fait l’objet d’un contrôle minutieux par le Centre National de Transfusion Sanguine (CNTS). Nos équipes veillent à ce que le sang soit testé, validé et conservé dans les meilleures conditions. Cette procédure est une expertise que nous maîtrisons depuis longtemps », a affirmé le ministre de la Santé.
Une mobilisation en cours à travers le pays
Dans cette première phase de la campagne, le gouvernement a fixé un objectif de 5 000 poches de sang à collecter pour répondre aux besoins urgents des blessés. À ce jour, environ 1 200 poches ont déjà été recueillies. Plusieurs sites de prélèvement seront ouverts dans la capitale Kinshasa ainsi que dans d’autres provinces afin d’intensifier cette opération humanitaire.
L’appel du gouvernement à la mobilisation générale souligne l’urgence de la situation dans l’Est du pays et la nécessité de la solidarité nationale pour soutenir les FARDC, les Wazalendo et les populations civiles en détresse. La réussite de cette campagne dépendra fortement de l’engagement des citoyens et de l’appui des partenaires humanitaires.
La population est ainsi invitée à répondre massivement à cet appel du gouvernement afin de sauver des vies et soutenir les efforts déployés pour stabiliser la situation dans le Nord-Kivu.