Goma, 2 février 2025 – La ville de Goma traverse une période sombre marquée par l’insécurité grandissante et la coupure d’Internet qui a duré une semaine. En plein chaos, Bakulikira Bazirake Christophe, un entrepreneur et commerçant respecté, a été assassiné le 29 janvier 2025 alors qu’il se rendait à son commerce. Ce drame reflète la détérioration de la situation sécuritaire dans une ville livrée à l’instabilité et à la peur.
Un assassinat qui bouleverse la communauté
Le mercredi 29 janvier, Bakulikira Bazirake Christophe a été lâchement abattu près du terminus, non loin de la station My Friend Service. Des hommes armés lui ont tiré trois balles dans le ventre avant de prendre la fuite, laissant la population sous le choc.
Né le 7 avril 1972 sur l’île d’Idjwi et membre de la communauté Havu, Bakulikira Bazirake Christophe était un entrepreneur et commerçant dans le domaine de la quincaillerie. Son travail acharné et son engagement dans sa communauté faisaient de lui une figure respectée à Goma. Sa disparition brutale plonge sa famille, ses proches et toute la ville dans une immense tristesse.
« C’était un homme de paix, travailleur et toujours prêt à aider les autres. Son assassinat est une perte énorme pour nous tous », témoigne un proche endeuillé.
Une ville sous tension et livrée à l’insécurité
L’assassinat de Bakulikira Bazirake Christophe s’inscrit dans un contexte d’insécurité croissante à Goma. Depuis que la ville est tombée sous le contrôle des groupes armés le 27 janvier 2025, les habitants vivent dans l’angoisse. La présence de combattants dans les rues, les pillages, les arrestations arbitraires et les assassinats ciblés ont transformé Goma en une ville où régne la peur et l’incertitude.
De nombreux habitants ont été contraints de fuir, tandis que ceux qui restent tentent de survivre dans des conditions extrêmement difficiles. Le commerce est paralysé, l’économie locale est en chute libre et les services essentiels sont perturbés.
« Nous vivons dans une ville fantôme. Il n’y a plus de sécurité, plus de certitude sur demain. Nous avons peur de sortir, même pour aller travailler », explique un commerçant du centre-ville.
Coupure d’Internet : Une semaine de blackout numérique
Comme si la situation n’était pas déjà assez critique, la connexion Internet a été coupée dès la prise de contrôle de la ville, le lundi 27 janvier. Ce blackout numérique a isolé Goma du reste du monde, empêchant les habitants de communiquer avec leurs proches et limitant l’accès aux informations.
Ce n’est que ce dimanche 2 février que la connexion a été rétablie, permettant enfin aux Gomatraciens de reprendre contact avec l’extérieur. Cette coupure a soulevé de nombreuses questions sur la volonté des autorités et des forces en place de contrôler la circulation de l’information.
« Pendant une semaine, nous étions coupés du monde. C’était comme si nous n’existions plus. Nous ne savions pas ce qui se passait ailleurs, et personne ne pouvait savoir ce que nous vivions ici », témoigne un habitant.
Un appel à la justice et à la paix
Face à cette situation dramatique, la famille de Bakulikira Bazirake Christophe et de nombreuses voix s’élèvent pour demander justice. L’impunité qui règne alimente un climat de peur et d’injustice, où les victimes n’ont aucun recours.
« Il est temps que les violences cessent. Nous avons perdu un père, un frère, un ami. Il faut que la lumière soit faite sur cet assassinat et que la justice soit rendue », réclame un membre de la famille.
Pendant ce temps, Goma reste une ville meurtrie, où la population tente de survivre au milieu du chaos. La situation appelle à une mobilisation urgente pour restaurer la paix et la sécurité, afin que d’autres familles ne vivent pas le même drame que celle de Bakulikira Bazirake Christophe.