Le suspense est levé : le général Brice Clotaire Oligui Nguema a annoncé, ce lundi 3 mars 2025, sa candidature à l’élection présidentielle du 12 avril prochain. Président de la transition depuis le coup d’État d’août 2023 contre Ali Bongo, il se présente comme un « bâtisseur » déterminé à conduire le Gabon vers un avenir prospère.
« Je suis prêt à présider aux destinées de notre pays »
C’est sur un chantier de construction d’un complexe de conférences internationales que le général a officialisé sa candidature devant une foule enthousiaste.
« Pour la part qui me revient, je suis prêt ! Prêt à présider aux destinées de notre pays ! », a-t-il lancé sous les acclamations de ses partisans, venus de toute la capitale.
Se disant à l’écoute du peuple, il affirme avoir répondu aux nombreux appels à sa candidature après une « mûre réflexion ». Les cris de « Oligui président ! Oligui président ! » ont résonné dans l’assistance, marquant le soutien populaire dont il bénéficie encore malgré des critiques croissantes.
Un bilan contrasté après 18 mois de transition
Surnommé « Josué » par ses partisans, Oligui Nguema insiste sur ses réalisations depuis la chute du régime Bongo :
- 1 969 km de routes construites,
- Distribution de 417 taxis, avec 400 autres prévus prochainement,
- 817 emplois créés dans le secteur du transport.
Cependant, certains observateurs estiment qu’il a creusé la dette publique et ouvert trop de chantiers inachevés. Face à ces critiques, il se défend :
« C’est moi qui rembourse les dettes qu’ils nous ont laissées ! »
Un processus électoral contesté
L’opposition dénonce un jeu électoral biaisé, accusant le président de transition d’avoir taillé les règles sur mesure pour favoriser sa candidature. Jean-Rémy Yama, candidat à la présidentielle, s’indigne :
« Il est à la fois l’arbitre et le joueur. Tout a été verrouillé pour lui assurer la victoire. »
Dès le 2 septembre 2023, la charte de transition avait laissé entrevoir cette possibilité, en stipulant que seul le président de la transition pouvait être candidat, excluant ainsi d’autres figures du régime actuel. Fin janvier, le dernier obstacle juridique à sa candidature a été levé par un nouveau Code électoral voté par le Parlement.
Avec cette annonce, la course à la présidentielle gabonaise est désormais lancée, mais reste marquée par des tensions et contestations politiques.