La République Démocratique du Congo (RDC) continue de faire face à l’épidémie de Mpox (anciennement connue sous le nom de variole du singe), qui a affecté plusieurs provinces du pays. Les derniers rapports du ministère de la Santé indiquent une évolution préoccupante de la situation, avec des chiffres en hausse, notamment en ce qui concerne les cas suspects et les décès. Toutefois, des mesures de prévention et de vaccination sont en cours, apportant un espoir pour endiguer cette épidémie.
Situation épidémiologique : Une tendance à la hausse
Au cours de la deuxième semaine de janvier (semaine 02), la RDC a enregistré 3.071 nouveaux cas suspects de Mpox, dont 26 décès, ce qui représente une létalité de 0,85 %. En comparaison, la semaine 01 avait enregistré 2.318 cas suspects et 20 décès, avec une létalité similaire de 0,84 %. Ces chiffres illustrent une légère augmentation du nombre de cas suspects et de décès, bien que le taux de létalité reste relativement stable.
Le taux de positivité des tests de Mpox reste élevé, atteignant 52,9 % pour la semaine 02, avec 657 cas confirmés sur 1.240 échantillons analysés. Bien que ce taux ait légèrement diminué par rapport à la semaine précédente (54,4 %), il demeure préoccupant, soulignant la propagation continue du virus dans plusieurs régions du pays.
Zones les plus touchées : Un foyer dans huit Districts de Santé
Les données révèlent que 88,5 % des cas suspects et 96 % des décès ont été rapportés dans huit Districts de Santé (DPS) clés, répartis principalement dans les provinces du Sud-Kivu, Sud-Ubangi, Tshuapa, Tshopo, Sankuru, Nord-Kivu, Bas-Uélé et Kinshasa. Les provinces de Tshopo, Tshuapa et Sud-Kivu sont particulièrement touchées, représentant à elles seules 76 % des décès enregistrés.
Cette concentration géographique des cas et des décès met en lumière les défis logistiques et sanitaires rencontrés par le pays, notamment en ce qui concerne l’accès aux zones rurales reculées où les infrastructures de santé sont souvent insuffisantes.
Réponse vaccinale et préparation pour les jeunes
La vaccination contre le Mpox reste une priorité majeure pour les autorités sanitaires congolaises. À ce jour, 13.506 personnes ont été vaccinées à Kinshasa, dont 13.116 ont reçu la première dose et 390 la seconde. Cette campagne de vaccination vise à contenir la propagation du virus et à protéger les populations à risque.
Le ministère de la Santé a également exprimé son attente vis-à-vis de l’autorisation d’utilisation temporaire du vaccin MVABN par l’Autorité Congolaise de la Réglementation Pharmaceutique (ACOREP) afin de pouvoir vacciner les jeunes de moins de 18 ans. Par ailleurs, des préparatifs sont en cours pour la formation des prestataires de santé concernant le vaccin LC16, qui pourrait renforcer les efforts de vaccination dans le pays.
Bilan de l’épidémie : Un contexte alarmant mais maîtrisé
Depuis le début de l’épidémie de Mpox en RDC, le pays a enregistré un total de 69.158 cas suspects, dont 15.074 cas confirmés et 1.392 décès. Ces chiffres illustrent la gravité de l’épidémie, qui reste une priorité sanitaire nationale. Cependant, grâce à l’engagement des autorités locales et internationales, des progrès ont été réalisés pour limiter la propagation du virus et offrir des solutions de traitement et de prévention.
Le Centre africain pour la surveillance et la prévention des maladies (CDC Africa) a récemment rappelé que l’épidémie de Mpox a été déclarée urgence de santé publique sur le continent africain depuis le 14 août dernier, en raison de l’augmentation des cas et des préoccupations concernant les capacités de réponse des pays affectés.
Perspectives : Une vigilance accrue et des efforts de consolidation
Malgré les défis persistants, le pays a fait des progrès dans la gestion de l’épidémie de Mpox, notamment grâce à la mobilisation des ressources pour la vaccination et la surveillance épidémiologique. Toutefois, les autorités sanitaires congolaises doivent rester vigilantes et continuer à déployer des efforts pour améliorer la prise en charge des cas, étendre les campagnes de vaccination et renforcer les infrastructures de santé dans les zones les plus touchées.
L’engagement des partenaires internationaux et la coopération régionale seront essentielles pour soutenir la RDC dans cette lutte, en particulier face aux nouvelles vagues potentielles de propagation. Le pays devra également accélérer l’accès aux traitements et aux vaccins pour les populations vulnérables, en particulier les jeunes, afin de maîtriser pleinement l’épidémie de Mpox.
L’évolution de la situation sera surveillée de près, notamment lors des prochaines évaluations de l’OMS et du CDC Africa, dans l’espoir que des solutions durables puissent être mises en place pour éradiquer cette épidémie sur le continent africain.
