Une interdiction de voyage frappant des figures du PPRD
Le gouvernement congolais a récemment interdit à trois hauts responsables du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), proche de l’ancien président Joseph Kabila, de quitter le territoire national. Les personnalités concernées sont Aubin Minaku, ancien président de l’Assemblée nationale, Emmanuel Ramazani Shadary, secrétaire permanent du PPRD et ancien candidat à la présidentielle, ainsi que Ferdinand Kambere, cadre influent du parti.
Cette mesure a été prise alors que ces trois personnalités ont été auditionnées par la justice militaire le lundi 10 mars 2025. Après leur audition, elles ont été relaxées, mais interdites de quitter le pays jusqu’à nouvel ordre.
Une enquête en lien avec la crise sécuritaire à l’Est
L’interdiction de voyage imposée à ces proches de Joseph Kabila intervient dans un contexte politique et sécuritaire tendu en République démocratique du Congo. Selon des sources judiciaires, ces cadres du PPRD seraient soupçonnés de liens avec le mouvement AFC/M23, un groupe rebelle soutenu par le Rwanda et actuellement en conflit avec les forces congolaises dans l’Est du pays.
Le ministère de la Justice aurait émis des interdictions de sortie du territoire, motivées par des soupçons de collusion avec des groupes armés. Toutefois, aucune inculpation formelle n’a encore été annoncée.
Minaku, Shadary et Kambere démentent toute implication
Face à ces accusations, les trois responsables du PPRD ont fermement rejeté tout lien avec le M23 ou tout autre groupe armé opérant en RDC.
- Emmanuel Ramazani Shadary a déclaré qu’il répondrait aux convocations de la justice pour dissiper tout malentendu et prouver son innocence.
- Aubin Minaku a qualifié cette interdiction de « mesure politique », visant à affaiblir l’opposition.
- Ferdinand Kambere a affirmé qu’il s’agissait d’une « persécution injustifiée » contre les cadres du PPRD.
Les trois personnalités affirment être prêtes à coopérer avec la justice, tout en dénonçant une possible manipulation politique derrière ces mesures restrictives.
Un climat politique tendu entre Tshisekedi et l’opposition
L’interdiction de voyage imposée à ces figures du PPRD s’inscrit dans un contexte de tensions accrues entre le président Félix Tshisekedi et l’opposition. Depuis la détérioration de la situation sécuritaire à l’Est du pays, le gouvernement a intensifié les enquêtes et poursuites contre des personnalités politiques soupçonnées d’entretenir des liens avec des groupes rebelles.
Certains observateurs estiment que cette affaire pourrait être une stratégie politique du régime en place pour affaiblir les partisans de l’ancien président Joseph Kabila. D’autres y voient une volonté légitime de traquer d’éventuelles complicités internes qui alimenteraient l’insécurité dans le pays.
Quelle suite pour cette affaire ?
Alors que l’enquête se poursuit, le sort de Minaku, Shadary et Kambere reste incertain. Seront-ils officiellement inculpés ? Ou cette interdiction de voyage sera-t-elle levée après une clarification judiciaire ?
Dans les prochains jours, l’évolution de cette affaire sera scrutée de près, tant par les acteurs politiques congolais que par la communauté internationale, soucieuse de l’avenir politique et sécuritaire de la RDC.
