Face à la persistance du conflit dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) et à l’implication présumée du Rwanda dans le soutien au M23, plusieurs députés européens ont soumis à la Commission européenne une demande de sanctions économiques sévères contre Kigali.
Ces parlementaires demandent des mesures immédiates et contraignantes pour faire pression sur le régime de Paul Kagame et l’obliger à retirer ses troupes ainsi que le M23 du territoire congolais.
Les principales mesures demandées
🔴 Embargo sur les minéraux rwandais
Les députés réclament l’interdiction immédiate des minéraux en provenance du Rwanda sur le marché européen. L’objectif est de couper une source clé de financement du pays, accusé de profiter de l’exploitation illégale des ressources minières congolaises via des circuits frauduleux.
🔴 Suspension de la coopération économique et stratégique
Les parlementaires européens demandent la suspension immédiate :
- Du mémorandum d’accord entre l’UE et le Rwanda.
- De la feuille de route en cours d’élaboration avec Kigali.
- De tous les projets stratégiques en lien avec la Loi sur les matières premières critiques, qui implique le Rwanda dans l’approvisionnement en ressources essentielles à l’Europe.
🔴 Conditionner toute collaboration à la transparence et au retrait des troupes
Les députés demandent que toute future coopération entre l’UE et le Rwanda dans le secteur des matières premières soit soumise aux conditions suivantes :
✔️ L’adhésion du Rwanda à l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE).
✔️ Le retrait effectif des troupes rwandaises et du M23 du territoire congolais.
Une pression accrue sur Kigali
Cette demande des députés européens s’ajoute aux pressions internationales croissantes contre Kigali. Washington et plusieurs capitales européennes ont récemment exprimé leur inquiétude face à la situation dans l’Est de la RDC, où le M23 continue d’étendre son contrôle, notamment sur Goma et plusieurs localités du Nord-Kivu.
De son côté, le Rwanda nie toute implication directe et accuse Kinshasa de vouloir exporter ses problèmes internes.
La balle est désormais dans le camp de la Commission européenne, qui devra décider si elle met en place ces sanctions, ou si elle privilégie la voie diplomatique face à Kigali.
Un tournant décisif ?
Si ces mesures sont adoptées, l’impact économique sur le Rwanda pourrait être considérable, étant donné son forte dépendance aux exportations de minerais vers l’Occident. Reste à voir si cette pression suffira à infléchir la position de Paul Kagame, qui, jusque-là, reste inflexible face aux menaces de sanctions internationales.
Des députés européens demandent des sanctions économiques contre le Rwanda pour son rôle en RDC
