Kinshasa, 27 mars 2025 – La Société Civile Forces Vives a annoncé son refus de participer aux consultations politiques initiées à Kinshasa par Eberand Kolongele, conseiller spécial du président Félix Tshisekedi en matière de sécurité. Dans une lettre ouverte, elle justifie cette décision par l’absence de réponse à sa requête concernant ses membres vivant en exil ou sous occupation rebelle.
Des activistes en danger, un appel resté sans réponse
La Société Civile Forces Vives se dit indignée par le silence des autorités face aux nombreux messages d’alerte envoyés depuis le début de la crise. Selon elle, plusieurs de ses membres, ainsi que des militants de mouvements citoyens, vivent dans la clandestinité, ont été contraints à l’exil ou ont perdu la vie en raison de leur engagement pour la République.
« Depuis le début de cette crise, plusieurs messages d’alerte ont été envoyés aux autorités compétentes pour des solutions idoines. (…) Nous avons adressé une correspondance aux autorités afin de solliciter la moindre intervention en faveur de ces militants, sans suite jusqu’à ce jour. »
L’organisation estime que participer aux consultations sans garantie d’intervention en faveur de ses membres serait une « insouciance coupable ». Elle exige donc une réponse concrète avant d’envisager une quelconque participation.
Un boycott général des consultations
Depuis leur lancement, les consultations voulues par le président Tshisekedi n’ont pas réussi à rallier la société civile, bien que cette dernière fasse partie des acteurs invités. L’opposition, elle, est catégorique : elle boycotte cette initiative, estimant qu’il s’agit d’une manœuvre politique visant à renforcer le pouvoir du chef de l’État, dont les institutions issues des élections de décembre 2023 sont jugées frauduleuses par ses adversaires.
Un climat politique tendu
Alors que la crise sécuritaire et politique continue de s’aggraver en RDC, la méfiance entre les acteurs de la société civile, l’opposition et le gouvernement ne fait que renforcer les divisions. L’absence de dialogue avec les militants en exil ou sous occupation rebelle constitue un point de blocage majeur, qui risque de compliquer davantage la recherche de solutions durables.
La balle est désormais dans le camp des autorités congolaises : accepteront-elles de répondre aux revendications de la Société Civile Forces Vives ou poursuivront-elles les consultations sans elle ?