L’Association des Conférences Épiscopales de l’Afrique Centrale (ACEAC) appelle les chefs d’État et de gouvernement de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC) à mettre en œuvre les résolutions du sommet conjoint tenu à Dar-es-Salaam, en Tanzanie, au début du mois de février 2025.
Une région en proie aux conflits et à l’instabilité
Dans une déclaration parvenue à MonJournal.c0, l’ACEAC déplore plus de trois décennies d’instabilité persistante dans la sous-région, marquées par des conflits récurrents et une insécurité croissante entre États.
« La sous-région est au bord de l’implosion au risque de créer une généralisation de foyers d’incendies meurtriers », alerte l’organisation.
Tout en saluant la désignation des animateurs des processus de Nairobi et de Luanda, désormais fusionnés, l’ACEAC assure de sa disponibilité à contribuer à l’édifice de la paix, en accord avec sa mission évangélique.
« Nous exhortons les chefs d’État à transformer les épées qui tuent en socles de charrue pour le développement de la sous-région », insiste la déclaration.
Une dénonciation des ingérences et pillages des ressources naturelles
L’ACEAC fustige également le rôle trouble de la communauté internationale, qui favoriserait l’exploitation illicite des ressources naturelles. L’organisation épiscopale cite les paroles du Pape François lors de sa visite apostolique à Kinshasa en janvier-février 2023 :
« Retirez vos mains du Congo, retirez vos mains de l’Afrique ! »
Elle met en garde contre les « idéologies meurtrières » qui alimentent la violence et exige des enquêtes approfondies sur les crimes de guerre et crimes contre l’humanité ayant endeuillé la sous-région.
Soutien au pacte social pour la paix
Dans leur message, les évêques apportent leur soutien aux initiatives menées par la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et l’Église du Christ au Congo (ECC), engagées dans la promotion d’un pacte social pour la paix.
« Nous interpellons tous les chrétiens de notre sous-région à porter ce souci, notamment en intensifiant la prière, le jeûne et les pèlerinages pour la paix et la justice. »
Des résolutions toujours en attente d’application
À l’issue du sommet conjoint de Dar-es-Salaam, plusieurs mesures avaient été adoptées, notamment :
- Un cessez-le-feu immédiat et sans condition, contraignant les parties étatiques et non étatiques ;
- La réouverture de l’aéroport de Goma et des principales voies d’approvisionnement terrestre et lacustre pour l’acheminement de l’aide humanitaire ;
- Le rapatriement des militaires décédés et l’évacuation des blessés.
Cependant, la mise en application de ces décisions tarde. La réunion ministérielle prévue à Harare (Zimbabwe) ce vendredi 28 février a été reportée à une date indéterminée, laissant planer des doutes sur la volonté des parties prenantes à concrétiser leurs engagements.
Alors que la situation humanitaire à Goma et dans l’Est de la RDC demeure critique, la pression s’accentue sur les gouvernements de la région pour agir sans délai et éviter une nouvelle escalade du conflit.