Goma, 17 février 2025 – L’occupation de Goma par les combattants du M23, soutenus par le Rwanda, a provoqué une crise humanitaire majeure dans l’est de la République démocratique du Congo. Selon un rapport du Programme alimentaire mondial (PAM) publié ce lundi, au moins 700 000 personnes ont été déplacées depuis la prise de la ville.
Des camps détruits et des populations livrées à elles-mêmes
Le PAM révèle que les camps de déplacés ont été évacués, détruits ou abandonnés, laissant des milliers de personnes sans abri ni assistance.
« La situation humanitaire dans l’Est de la RDC continue de s’aggraver en raison de l’escalade de la violence. Les affrontements entre le M23 et les FARDC ont entraîné des déplacements massifs, une aggravation de la crise alimentaire et une détérioration de la sécurité. », souligne le communiqué.
L’accès limité à la nourriture, la flambée des prix, ainsi que la destruction des stocks alimentaires exacerbent la faim. Plus de 3 millions de personnes ont été déplacées en 2024, créant une crise sans précédent.
Menaces sanitaires et violences accrues
L’insécurité persistante entraîne également une hausse des violences civiles, des pillages et une perturbation des chaînes d’approvisionnement humanitaire.
Le risque d’épidémies est également en forte augmentation :
• Mpox : 90 % des cas mondiaux recensés en RDC,
• Choléra, rougeole, paludisme : menaces grandissantes dans les camps et zones surpeuplées.
Le rapport signale aussi une hausse des violences sexuelles, du recrutement forcé par les groupes armés, ainsi que des attaques contre les travailleurs humanitaires.
Des infrastructures paralysées
Les réseaux d’eau, d’électricité et de communication ont été gravement endommagés, privant plusieurs régions de services essentiels.
Le PAM suspend ses opérations en première ligne
Face à la détérioration rapide de la situation sécuritaire, le PAM a temporairement suspendu ses opérations dans les zones de première ligne. Toutefois, l’organisation :
• Prépositionne des ressources pour une intervention rapide dès que possible,
• Maintient un personnel essentiel sur place pour réagir immédiatement en cas d’amélioration des conditions,
• Collabore avec les Nations Unies, les ONG et le gouvernement congolais pour une éventuelle réponse à grande échelle.
Alors que la crise humanitaire atteint un niveau critique, les populations déplacées continuent de lutter pour leur survie, dans l’attente d’une aide d’urgence.