La situation sécuritaire au Sud-Kivu se détériore rapidement alors que les affrontements entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les rebelles du M23 se rapprochent dangereusement de Bukavu. Dans un climat d’incertitude et de peur croissante, plusieurs universités et institutions supérieures ont annoncé la suspension de leurs activités académiques à partir du vendredi 7 février, une mesure visant à protéger étudiants et enseignants face à la menace imminente.
L’avancée inquiétante du M23
Après la prise de Goma le 27 janvier, les rebelles du M23 poursuivent leur progression vers le sud. Ils ont récemment capturé la ville stratégique de Nyabibwe, située entre Goma et Bukavu, malgré des annonces de cessez-le-feu qui semblent avoir servi de diversion. Les combats s’intensifient dans plusieurs localités environnantes, et des sources locales rapportent la présence accrue des forces rebelles à une cinquantaine de kilomètres de Bukavu, faisant craindre une attaque sur la ville.
Les FARDC, appuyées par des groupes d’autodéfense, tentent de contenir cette avancée, mais la situation demeure critique. Des milliers de civils fuient les zones de combats, augmentant la pression sur les infrastructures humanitaires déjà débordées.
Suspension des activités académiques
Face à cette menace, les universités et établissements d’enseignement supérieur de Bukavu ont décidé de suspendre les cours jusqu’à nouvel ordre. Des communiqués ont été publiés par différentes institutions, indiquant que la reprise des activités dépendra de l’évolution de la situation sécuritaire.
« Il est de notre devoir de garantir la sécurité des étudiants et du personnel enseignant. Nous suivons de près l’évolution des événements et communiquerons toute nouvelle disposition en temps voulu », a déclaré un responsable académique.
Cette décision, bien que nécessaire, suscite des inquiétudes chez les étudiants. Certains redoutent une année académique perturbée, tandis que d’autres expriment leur soulagement face à une mesure qui pourrait leur éviter de se retrouver pris au piège d’un conflit armé.
Une situation humanitaire alarmante
Les conséquences de ces affrontements sont dramatiques. Le dernier bilan provisoire fait état de près de 3 000 morts depuis la reprise des hostilités. Les morgues de Goma et Bukavu sont débordées, et les cadavres jonchent certaines zones de combat, augmentant les risques d’épidémies.
Les hôpitaux, déjà en manque de ressources, peinent à soigner les nombreux blessés, dont une majorité de civils victimes des bombardements. L’acheminement de l’aide humanitaire est rendu difficile par l’insécurité et les routes coupées, aggravant encore la détresse des populations touchées.
Appels à l’intervention et à la stabilité
Dans ce contexte de crise, des voix s’élèvent pour appeler à une intervention urgente des autorités et de la communauté internationale afin d’empêcher l’effondrement total de la sécurité dans l’est du pays. La population de Bukavu, plongée dans l’incertitude, espère un retour rapide à la paix pour éviter le sort qu’a connu Goma il y a quelques jours.
En attendant, la ville retient son souffle, suspendue à l’évolution d’un conflit dont l’issue demeure incertaine.
