Bukavu, 16 février 2025 – La situation demeure tendue à Bukavu après l’entrée, ce dimanche matin, des combattants du M23/AFC, appuyés par l’armée rwandaise. Des échanges de tirs sporadiques ont été entendus en périphérie de la ville alors que les rebelles consolident leur contrôle sur les points stratégiques.
Le M23/AFC en marche vers le centre-ville
Dès 6h, heure locale, des combattants du M23/AFC ont été aperçus défilant en colonne, armes en bandoulière et sacs au dos, progressant vers le centre de Bukavu. Certains habitants, après avoir passé la veille terrés chez eux, ont timidement commencé à sortir. Quelques-uns ont tenté de se rendre dans les lieux de culte malgré l’atmosphère pesante.
Des meetings spontanés ont été organisés en divers endroits, notamment devant le Gouvernorat et à la Place de l’Indépendance, où des rebelles se sont rassemblés.
Exactions et coupures d’électricité
La situation humanitaire continue de se détériorer. Une partie de la ville est privée d’électricité, et les pillages se poursuivent dans plusieurs quartiers. Ces nouvelles exactions s’ajoutent à celles déjà documentées ces derniers jours, marquées par des saccages de commerces et des violences contre les civils.
Kinshasa en état d’alerte
Face à cette escalade, le président Félix Tshisekedi a convoqué, ce samedi, une réunion sécuritaire à la Cité de l’Union africaine. La rencontre a réuni les hauts responsables militaires, les chefs des services de renseignement civils et militaires, ainsi que les ministres de la Défense et de l’Intérieur.
Au cœur des discussions :
- L’évolution des opérations militaires au Nord-Kivu et au Sud-Kivu
- La crise humanitaire grandissante dans l’Est du pays
- Les mesures à adopter face à l’occupation de Bukavu
Un avenir incertain pour Bukavu
La ville reste sous tension, les habitants oscillant entre peur et résignation. La progression du M23/AFC dans Bukavu marque une nouvelle phase du conflit, alors que la communauté internationale reste largement silencieuse face à cette occupation militaire en plein cœur du Sud-Kivu.
L’évolution des prochaines heures sera déterminante pour l’avenir de la ville et de la région.
