mai 2025 – Derrière des visuels attrayants et des promesses d’emplois faciles, une arnaque numérique savamment orchestrée vide les comptes de nombreux Congolais et sème la désolation dans les familles. Son nom : JobProberty. Une enquête approfondie révèle le mécanisme d’une fraude montée avec soin, dont le vecteur principal n’est autre que les publicités sponsorisées sur Facebook.
📌 Une entrée douce, une chute brutale
Tout commence souvent par une publicité Facebook :
« 💻 Gagnez de l’argent depuis chez vous en likant des vidéos. Jusqu’à 50 000 FC par jour ! »
L’annonce semble crédible, le design est professionnel, et des centaines de commentaires complices vantent leurs « gains ».
Curieux ou désespérés, des jeunes Congolais, souvent sans emploi, cliquent. Une page s’ouvre, avec des explications bien écrites, et l’on vous demande de payer 5 000 FC pour activer votre compte.
« C’est juste un petit frais d’inscription. Vous allez récupérer ça en 2 tâches », assure un agent via WhatsApp.
🎣 L’appât des premiers gains
Dès l’inscription, l’utilisateur a accès à un tableau de bord simulé. Il effectue des tâches : liker une vidéo YouTube, suivre une page Facebook… puis il voit apparaître un solde virtuel de 20 000 FC. Euphorie.
Mais pour retirer l’argent ? Il faut passer au “niveau 2”.
Le piège se referme :
« Vous devez payer 560 000 FC pour débloquer les paiements automatiques. C’est un investissement ! »
Plusieurs victimes, interrogées à Bukavu, Kinshasa et Goma, racontent avoir envoyé cette somme via Airtel Money ou M-Pesa, puis une autre de 1 120 000 FC, sans jamais recevoir un seul franc en retour.
🕵️♂️ Enquête : Comment fonctionnent les fraudeurs ?
Selon des recoupements techniques et des témoignages recueillis par MonJournal.co, les créateurs de JobProberty sont liés à un réseau de cybercriminels opérant depuis l’Asie ou l’Afrique du Sud, mais utilisent des relais locaux en RDC pour crédibiliser leur démarche.
Voici les techniques qu’ils utilisent :
- Publicités Facebook payantes ciblant les Congolais.
- Fausses pages web avec tableaux de bord dynamiques, imitant des vraies plateformes de micro-travail.
- Numéros WhatsApp de “managers” pour garder le contact.
- Utilisation d’agents locaux, souvent des jeunes complices, pour vanter les services et faire le relais.
- Vol de données : une fois inscrit, vous donnez votre nom, numéro, contacts WhatsApp… qui sont ensuite utilisés pour arnaquer vos proches.
📞 Les témoignages glaçants des victimes
Rachel, 22 ans, étudiante à Goma :
« J’ai payé les 5 000 FC, puis 560 000 FC. Je pensais que je devais investir. Quand j’ai compris que c’était une arnaque, il était trop tard. Ils ont même contacté ma cousine pour lui proposer la même chose. »
David, 28 ans, Bukavu :
« Ils t’envoient un faux tableau de gains. Tu crois que tu peux tout récupérer. Mais plus tu paies, plus ils inventent des niveaux. Et ensuite, silence radio. »
⚠️ Le rôle trouble de Facebook Ads
Ce qui rend l’arnaque encore plus dangereuse, c’est que les escrocs achètent des publicités Facebook pour apparaître comme des annonces “officielles”.
« J’ai vu la pub en haut de mon fil Facebook. Je pensais que c’était une vraie entreprise reconnue », explique Benjamin, une autre victime.
Facebook est régulièrement critiqué pour le laxisme de son système publicitaire : tant qu’un contenu respecte ses “règles de publication”, il est approuvé… même s’il est frauduleux.
💡 Comment se protéger ?
MonJournal.co propose plusieurs conseils pour éviter ces pièges :
- Ne jamais payer pour un travail : Une entreprise sérieuse vous paie, elle ne vous demande pas d’argent.
- Vérifiez le site web : Recherchez des informations, avis, et domaines professionnels (ex : .com, .org).
- Méfiez-vous des promesses trop belles : Aucun job ne vous paiera 50 000 FC pour un simple like.
- Signalez les pubs Facebook : Cliquez sur “Signaler la publicité” quand vous en voyez une suspecte.
- Parlez-en autour de vous : Prévenez vos proches, surtout ceux qui sont souvent sur Facebook et WhatsApp.
📣 Appel aux autorités
La rédaction de MonJournal demande à :
- L’ARPTC, de bloquer l’accès aux sites frauduleux.
- La police cybernétique, d’ouvrir une enquête judiciaire contre les responsables.
- Facebook, de renforcer le contrôle sur les publicités dans les pays d’Afrique centrale.
✍️ Conclusion : une arnaque qui en cache d’autres
JobProberty n’est que la face visible d’un iceberg : d’autres plateformes similaires (JobQuick, CongoTasks, etc.) circulent déjà avec des noms différents, mais le même système.
L’économie numérique en RDC, encore fragile, est devenue une cible facile pour les fraudeurs. L’éducation numérique du public et la régulation des plateformes doivent être renforcées d’urgence.
👉 Si vous avez été victime, contactez notre équipe à contact@monjournal.co pour raconter votre histoire. Votre témoignage peut en sauver d’autres.