À l’issue d’une tournée diplomatique en Afrique centrale et de l’Est, les États-Unis ont réaffirmé leur exigence envers le Rwanda de retirer ses troupes de la République démocratique du Congo (RDC) et ont dévoilé des avancées dans les négociations d’un accord minier stratégique avec Kinshasa.
Une pression diplomatique assumée sur Kigali
Le conseiller principal pour l’Afrique du Département d’État, Massad Boulos, a déclaré lors d’un point de presse que Washington maintient sa ligne ferme :
« Le Rwanda doit cesser tout soutien militaire au M23 et retirer toutes ses troupes du territoire congolais. »
Il s’est dit confiant dans la possibilité d’un règlement rapide, saluant notamment le retrait du M23 de la ville de Walikale comme une avancée tangible résultant de discussions régionales.
Un accord minier en cours avec la RDC
Au volet économique, Massad Boulos a confirmé des échanges directs avec le président Félix Tshisekedi sur un futur partenariat minier stratégique.
« À Kinshasa, nous avons tracé une voie pour un accord gagnant-gagnant », a-t-il précisé, évoquant un renforcement attendu des investissements américains dans le secteur minier congolais.
Ce partenariat viserait à sécuriser l’approvisionnement en minerais critiques, tout en favorisant le développement local et la transparence du secteur extractif.
Le corridor de Lobito comme levier régional
Boulos a également mis en avant le projet d’infrastructure du corridor de Lobito, une voie ferroviaire reliant la RDC à l’Atlantique via la Zambie et l’Angola, soutenue par les États-Unis pour faciliter l’exportation des ressources naturelles de manière plus sécurisée et moins dépendante des routes traditionnelles de l’Est africain.
« Il s’agit de garantir la souveraineté de tous les pays de la région, pas seulement d’un seul », a-t-il souligné, dans une allusion claire à la situation actuelle entre Kigali et Kinshasa.
Une stratégie américaine en consolidation
La sous-secrétaire d’État adjointe chargée des Affaires africaines, Corina Sanders, a décrit la mission comme « très productive », affirmant que les États-Unis travaillent actuellement à une stratégie régionale pour favoriser un consensus sur la paix et la stabilité dans la région des Grands Lacs.
Dossier sécuritaire : retour de citoyens américains
Enfin, Massad Boulos a annoncé la finalisation du transfert de plusieurs ressortissants américains détenus en RDC, en lien avec les événements du 19 mai 2024 – un aspect discret mais important de cette mission diplomatique.
Cette tournée régionale, qui a conduit la délégation américaine en RDC, au Kenya, en Ouganda et au Rwanda du 2 au 9 avril, traduit la volonté de l’administration Trump de renforcer sa présence sur le continent africain, en liant enjeux sécuritaires, diplomatie économique et influence géostratégique.