La commune de Lubutu, chef-lieu du territoire éponyme au nord de la province du Maniema, fait face à une crise humanitaire sans précédent. Plus de 43 000 déplacés internes, ayant fui les affrontements opposant les FARDC aux rebelles de l’AFC/M23 dans la région de Walikale (Nord-Kivu), y ont trouvé refuge ces dernières semaines.
Cette affluence soudaine a lourdement impacté les infrastructures déjà fragiles de Lubutu, exacerbant une situation socio-économique critique. Hébergées dans des abris de fortune ou dans des familles d’accueil, ces personnes déplacées vivent dans une précarité extrême, sans accès adéquat à la nourriture, aux soins de santé, ni à des moyens de subsistance.
Mutoro Mumbere, président de la Société Civile Forces Vives du Maniema – Coordination territoriale de Lubutu, alerte sur l’ampleur de cette catastrophe :
« La vulnérabilité des déplacés est alarmante. Nous demandons une intervention urgente des autorités à tous les niveaux ainsi que de leurs partenaires humanitaires. »
Les structures de santé locales sont submergées, tandis que l’augmentation continue du prix des denrées alimentaires rend la survie encore plus difficile pour les familles hôtes comme pour les déplacés. Malgré l’appui de Médecins Sans Frontières Espagne, présent sur place depuis peu, l’aide reste largement insuffisante pour couvrir l’ensemble des besoins.
Sur le plan sécuritaire, si les rebelles du M23 ont quitté Walikale depuis le 2 avril, l’instabilité persiste. Des combats entre factions rivales des milices pro-gouvernementales Wazalendo ont été signalés récemment, terrorisant les populations déjà fragilisées par les déplacements.
Face à cette double urgence — humanitaire et sécuritaire — la Société Civile de Lubutu continue à adresser des rapports aux instances hiérarchiques afin de mobiliser l’attention nationale et internationale.