Mambasa, 31 mars 2025 – La Nouvelle Société Civile Congolaise (NSCC) dénonce une présence excessive de militaires et policiers dans les sites miniers de Mambasa, au détriment de la sécurité de la population locale. Cette situation, selon elle, met en péril les habitants alors que la région est déjà marquée par l’insécurité persistante, notamment à cause de l’activisme des rebelles ADF.
Des forces de sécurité omniprésentes dans les mines
D’après un rapport transmis au gouverneur militaire de l’Ituri le 18 mars 2025, des policiers et militaires armés sont massivement déployés dans les 13 sites miniers exploités par Kimia Mining, une société opérant dans la chefferie de Bombo.
« Les autorités de Mambasa exposent la population à l’insécurité au profit des Chinois qui n’ont aucune estime envers la RDC et ses populations », accuse la NSCC.
Lors d’une descente sur terrain, la société civile a relevé des chiffres préoccupants. Dans le site de MRM à Muchacha, elle a compté 8 barrières tenues par 4 militaires ou policiers chacune, soit 32 éléments armés sur un seul site.
Un paradoxe sécuritaire à Mambasa
Alors que l’insécurité persiste dans la région, les autorités évoquent souvent un sous-effectif des forces de sécurité pour expliquer leur incapacité à protéger la population. Mais pour la NSCC, ce problème ne se pose pas :
« Le territoire de Mambasa ne souffre d’aucun problème d’effectif militaire et policier pour mettre fin à l’insécurité », soutient-elle.
La réponse des autorités : un impératif sécuritaire
En réaction, le commissaire supérieur principal Matadi Jean-Baptiste, administrateur du territoire de Mambasa, justifie cette présence militaire par l’aspect opérationnel du conflit avec le Rwanda :
« Trouver des militaires en ville est lié aux opérations militaires contre l’agression rwandaise. Oui, il y a des petites failles, mais les forces de l’ordre travaillent pour sécuriser la population. Nous ne pouvons pas mettre un policier devant chaque parcelle », a-t-il déclaré.
Concernant la forte présence militaire dans les sites miniers, il précise que ces éléments sont là pour traquer le chef rebelle Morgan et les groupes armés Maï-Maï qui exploitent illégalement l’or et détruisent l’écosystème.
« Voulez-vous que les militaires quittent le terrain pour que Morgan et les autres groupes armés reviennent ? », a-t-il interrogé.
Des violations des droits humains signalées
Outre les préoccupations sécuritaires, la NSCC accuse les militaires présents dans les mines de violations des droits humains. Elle exhorte le gouverneur militaire de l’Ituri à rappeler ces forces à leur mission première : la protection des civils et la défense du territoire.
Vers une militarisation des ressources minières ?
Cette situation met en lumière un phénomène récurrent en RDC : la militarisation des ressources minières, souvent au détriment des populations locales. Tandis que les groupes armés exploitent les mines pour financer leurs activités, l’implication des forces de sécurité dans ces sites pose des questions sur leur rôle réel et sur l’équité dans la gestion des ressources naturelles.