Le sommet conjoint des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) a décidé d’intensifier ses efforts pour résoudre la crise sécuritaire persistante dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Cette initiative se traduit par l’extension du groupe des facilitateurs, désormais porté de trois à cinq membres.
I. Une nouvelle équipe de facilitateurs élargie
Lors de ce sommet tenu le 8 février à Dar es Salaam, en Tanzanie, le président kényan et actuel président en exercice de l’EAC, William Ruto, a annoncé les nouvelles désignations qui visent à dynamiser le processus de paix. L’ancien Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn Boshe a été écarté, laissant place à une équipe renouvelée et élargie :
- Uhuru Kenyatta (Kenya), ancien président
- Olusegun Obasanjo (Nigeria), ancien président
- Kgalema Motlanthe (Afrique du Sud), ancien président
- Sahle-Work Zewde (Éthiopie), présidente actuelle
- Catherine Samba-Panza (République centrafricaine), ancienne présidente
II. Objectifs du groupe élargi
Selon William Ruto, ce groupe renforcé aura pour mission de :
- Coordonner les efforts diplomatiques pour un cessez-le-feu durable.
- Assurer la cessation des hostilités entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les rebelles du M23/AFC, soutenus par le Rwanda.
- Superviser la mise en œuvre des décisions adoptées par le sommet conjoint EAC-SADC.
- Établir un secrétariat de suivi pour surveiller et évaluer les progrès.
III. Fusion des processus de Luanda et de Nairobi
Ces nouvelles nominations s’inscrivent dans une tentative de fusionner les processus de paix de Luanda et de Nairobi, sous la supervision des dirigeants régionaux. Cette approche vise à harmoniser les efforts diplomatiques pour éviter les conflits d’intérêts et les actions contradictoires.
La réunion des chefs d’État avait pour objectif de valider le rapport de la réunion ministérielle conjointe SADC-EAC tenue le 17 mars à Harare, au Zimbabwe. Ce rapport détaille les étapes clés vers un cessez-le-feu et une paix durable.
IV. Une situation sécuritaire toujours critique
Malgré ces initiatives, les affrontements armés continuent dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, causant des pertes humaines et des déplacements massifs. Les attaques menées par le M23/AFC, soutenu par le Rwanda selon plusieurs rapports, compliquent davantage la situation sécuritaire et humanitaire.
Les tensions restent vives entre la RDC et le Rwanda, accusé de soutenir les rebelles pour exploiter illégalement les ressources minières de l’Est congolais. Face à cette réalité, la mise en œuvre rapide et efficace des décisions du sommet est cruciale pour éviter une détérioration supplémentaire de la situation.
V. Réactions internationales et perspectives
La décision d’élargir les facilitateurs a été bien accueillie par la communauté internationale, notamment par les Nations Unies et l’Union Africaine. Cependant, des doutes subsistent quant à la volonté réelle des parties belligérantes à s’engager véritablement pour la paix.
- Union Africaine : Appelle à un soutien accru des partenaires internationaux pour accompagner le processus de paix.
- Nations Unies : Exprime sa préoccupation face à l’escalade des violences et appelle à la retenue.
- Gouvernement congolais : Espère une pression accrue sur le Rwanda pour cesser son soutien au M23.
Conclusion
L’élargissement du groupe des facilitateurs marque une étape importante dans les efforts pour ramener la paix à l’Est de la RDC. Toutefois, la réussite de ce processus repose sur la sincérité des acteurs impliqués et la coordination effective des initiatives régionales. La communauté internationale devra également renforcer son soutien pour garantir la stabilité durable dans cette région tourmentée.
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