L’Angola a officiellement annoncé son retrait de la médiation du conflit dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), une décision qui secoue la scène diplomatique africaine. Le président angolais João Lourenço, jusque-là impliqué dans les négociations sous l’égide de l’Union africaine (UA), a invoqué des raisons liées à ses nouvelles responsabilités au sein de l’organisation continentale.
Toutefois, la réalité semble plus complexe et en grande partie motivée par son exaspération face aux comportements de Félix Tshisekedi, le président congolais.
La goutte d’eau qui a fait déborder le vase semble être la dernière rencontre entre Félix Tshisekedi et le président rwandais Paul Kagame, qui s’est tenue au Qatar. Cet entretien a été perçu très négativement par la diplomatie angolaise, exacerbant les tensions entre les deux pays voisins et rendant l’Angola de plus en plus réticent à poursuivre son rôle de médiateur. Les critiques internes et la frustration croissante ont poussé Lourenço à prendre cette décision radicale, estimant que les efforts de paix étaient vains face à l’attitude obstinée de Kinshasa.
Les initiatives de médiation africaines, notamment celles de l’Organisation de l’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), expriment également leur déception. Elles déplorent le manque de respect des engagements de la part du gouvernement congolais et le discours belliqueux qui continue d’émaner de Kinshasa.
Des acteurs influents du continent, y compris l’Afrique du Sud, ont même adressé des critiques directes à Félix Tshisekedi, lui enjoignant de changer de posture pour favoriser la paix dans la région.
En cessant son implication dans la médiation, l’Angola laisse entendre que la situation est désormais à un point de non-retour, où les engagements internationaux sont perçus comme des paroles en l’air tant que la rhétorique de guerre persiste à Kinshasa.
La communauté internationale, tout comme les voisins de la RDC, se trouvent à un carrefour où la diplomatie, déjà fragile, pourrait bientôt céder la place à une nouvelle escalade de la violence. La paix semble de plus en plus éloignée à mesure de la situation actuelle, un obstacle majeur à toute solution durable.
FAUSTIN DUNIA Chançard