Le 13 mars 2025, lors d’un sommet extraordinaire à Lusaka, la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) a officiellement mis fin à la Mission de la SADC en République démocratique du Congo (SAMIDRC).
Déployée pour soutenir l’armée congolaise face aux groupes armés, en particulier le M23, cette force composée de soldats sud-africains, tanzaniens et malawites s’est retirée après un an d’opérations marquées par des échecs cuisants.
Pourquoi cette mission, pourtant ambitieuse, s’est-elle transformée en une impasse militaire et diplomatique ?
Un conflit d’une complexité inextricable
L’est de la RDC est l’un des conflits les plus complexes au monde.
- Présence de dizaines de milices armées, aux allégeances changeantes
- Convoitise sur les minerais rares, alimentant une économie de guerre
- Rivalités régionales, impliquant notamment le Rwanda et l’Ouganda
Au cœur du chaos : le M23. Ce groupe rebelle, accusé par Kinshasa d’être soutenu par Kigali, a lancé une offensive éclair début 2025, capturant Goma en janvier. Cette victoire a brisé les espoirs de stabilisation portés par la SAMIDRC, qui n’a jamais réussi à reprendre l’initiative.
Des pertes humaines et matérielles lourdes
L’intervention de la SAMIDRC s’est soldée par un coût humain dramatique.
- 18 soldats tués en janvier 2025, dont 14 Sud-Africains, lors de combats près de Goma
- Multiplication des attaques contre ses bases
- Moral des troupes en chute libre, face à un ennemi mobile et suréquipé
Ces pertes ont alimenté une vague de contestation, notamment en Afrique du Sud, où l’opinion publique a remis en cause l’engagement dans une guerre jugée coûteuse et inutile.
Un manque criant de moyens
Avec environ 5 000 hommes déployés, la SAMIDRC souffrait d’un déficit flagrant de ressources.
- Pas d’hélicoptères d’attaque, pourtant essentiels dans un terrain montagneux
- Coordination chaotique avec les FARDC, elles-mêmes en crise
- Manque de financement et soutien logistique insuffisant
Sans stratégie claire ni moyens adaptés, la mission était condamnée dès le départ.
Un blocage diplomatique majeur
La SAMIDRC ne combattait pas seulement sur le terrain.
- Les tensions entre Kinshasa et Kigali ont miné ses efforts
- Le Rwanda, accusé de soutenir le M23, a refusé toute négociation
- L’absence d’une solution politique régionale a condamné la mission à l’échec
Dans ces conditions, une intervention militaire ne pouvait rien résoudre durablement.
Un retrait et une leçon pour l’avenir
Le retrait progressif des troupes marque la fin d’une mission aux ambitions brisées.
- La SADC a montré sa volonté d’aider la RDC, mais a aussi révélé ses limites militaires et diplomatiques
- L’absence d’une stratégie globale a rendu l’opération inefficace
- Les populations locales se retrouvent à nouveau abandonnées à leur sort
Avec la persistance du M23 et la poursuite des violences, une question brûlante demeure :
Qui viendra stopper cette spirale infernale ?