Le 13 mars 2025, l’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23), un mouvement rebelle soutenu par le Rwanda, a émis un communiqué officiel saluant les efforts de médiation du président angolais João Manuel Gonçalves Lourenço pour favoriser la paix et la stabilité en République Démocratique du Congo (RDC) et dans la région des Grands Lacs. Dans ce communiqué, l’AFC/M23 a exprimé son soutien aux négociations directes envisagées avec le gouvernement congolais, mais aussi ses préoccupations sur les obstacles à un dialogue véritablement constructif.
Le Contexte du M23 et l’Émergence de l’AFC
Le M23, également connu aujourd’hui sous le nom d’Alliance Fleuve Congo, est un groupe rebelle qui a émergé en 2012 avant de se reconstituer en 2021. Il est accusé d’être soutenu par le Rwanda, une situation qui a exacerbé les tensions dans la région des Grands Lacs. Depuis lors, les rebelles ont occupé plusieurs zones stratégiques des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, dans l’est de la RDC, exacerbant un conflit déjà complexe entre les autorités congolaises, les groupes armés locaux et les puissances régionales.
L’AFC/M23, bien qu’il se positionne comme un acteur politique cherchant à résoudre la crise, reste un mouvement rebelle qui rejette la gouvernance actuelle du pays. Dans son communiqué du 13 mars, le groupe a réaffirmé qu’il n’existait aucune solution militaire durable à la crise en RDC. Selon lui, seule une solution politique basée sur des négociations directes entre les parties concernées pourra mettre fin aux violences et aux conflits qui ravagent la région.
Les Obstacles à la Paix : L’Intransigeance du Gouvernement Congolais
L’un des principaux obstacles à ces négociations, selon l’AFC/M23, reste l’intransigeance du gouvernement congolais, dirigé par le président Félix Tshisekedi. Le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a récemment réaffirmé la position du régime de Kinshasa, déclarant qu’il ne négocierait jamais avec le M23. Ce refus a rendu les efforts de médiation, comme ceux entrepris par l’Angola, encore plus délicats. L’AFC/M23 déplore cette attitude et appelle à des engagements clairs de la part du président congolais pour ouvrir un véritable dialogue.
L’Alliance Fleuve Congo souligne également qu’à ce jour, le mouvement n’a reçu aucune invitation formelle à participer aux négociations. Selon l’AFC/M23, les informations sur la médiation angolaise, bien que publiées, ne sont pas suffisantes et manquent de clarté. Cela a conduit à une situation d’incertitude, où l’AFC/M23 réclame une communication transparente sur les termes des négociations et les résolutions prises lors du sommet conjoint des Chefs d’État de l’EAC (Communauté de l’Afrique de l’Est) et de la SADC (Communauté de développement de l’Afrique australe) tenu à Dar es Salaam le 8 février 2025.
L’Essentiel des Négociations Directes pour une Paix Durable

Dans son communiqué, l’AFC/M23 réaffirme son engagement envers une solution pacifique à la crise en RDC. Le mouvement insiste sur le fait que seules les négociations directes entre le gouvernement congolais et le M23 ouvriront la voie à une solution durable. Cependant, l’issue de ces négociations reste incertaine, surtout en l’absence d’une position claire et publique de la part du gouvernement de Kinshasa.
Pour l’instant, le rôle de la médiation angolaise apparaît essentiel pour faire avancer le processus de paix, mais elle devra surmonter de nombreux obstacles, notamment la méfiance entre les parties, les enjeux régionaux complexes, et les revendications profondes du M23. Alors que la RDC souffre des conséquences dévastatrices de ce conflit prolongé, la communauté internationale, et en particulier les pays voisins, devront jouer un rôle crucial pour garantir que ces négociations aboutissent à une paix durable.
Un Tournant Décisif pour la Paix en RDC ?
L’appel à des négociations directes de l’AFC/M23, soutenu par l’Angola, pourrait marquer un tournant dans la crise qui secoue l’est de la RDC. Cependant, le chemin vers la paix reste semé d’embûches. Les engagements politiques clairs du gouvernement congolais et la volonté réelle de toutes les parties de trouver un terrain d’entente seront déterminants pour l’avenir de la région. Le temps presse, et l’espoir réside désormais dans la capacité des dirigeants de la RDC, du M23, et des médiateurs à poser les bases d’une paix véritable.